Paracha Vayikra: Offrez votre culpabilité!

Que faire quand on a une haute conscience du bien, mais que nous sommes conscients de nos limitations, que nous en souffrons, que nous nous en sentons coupables?

De quelle façon nous punissions-nous nous-mêmes? Même si nous ne le souhaitons pas, parfois, nous gardons la souffrance de la culpabilité comme une punition, que nous soyons ou non coupables. comment nous défaire de cette souffrance?

Que notre sentiment de culpabilité soit liée à une trop haute idée de notre pouvoir, à des interdits parentaux anciens que nous avons peine à dépasser, à des pressions sociales qui essaient de nous écraser, ou à une « culpabilité du survivant », elle peut nous faire souffrir pendant des années. Quelle est la faute, réelle ou fictive, connue ou inconnue, dont nous n’arrivons pas à nous détacher, qui nous empêche de tourner la page? Cette ignorance nous bloque-t-elle à jamais? Comment faire si on ne peut ramener ces impressions douloureuses à des réalités identifiables? Si malgré nos efforts le conscient n’arrive pas à explorer l’inconscient?

Lorsque nous ne le savons pas, la Torah nous invite à effectuer une offrande spéciale au Temple, un « Acham Talouy ». Explicité dans le chapitre 5 de notre Paracha, Vayikra, le acham talouy est exactement destiné à ce type de situation. Ce sacrifice  » fait expiation du doute », et d’une certaine façon « pardonne l’incertitude ». 

Pour approfondir:

 

Paracha Vayikra Sur Un Pied 2016: Comment éviter de se sacrifier ?

Appeler avant de parler, K R – et Rachi « lashon Hiba », Amida, Maïmonide, « construire un culte positif » au delà de l’interdiction des cultes idolâtres, la racine K-R-V et le rapport entre offrande et rapprochement des prêtres, NaHmanide et l’éducation au ressenti de la faute, racine K – H – N selon Raphaël Draï, le rôle du Temple, le ‘avodat halev » prière et appel réciproque dans la prière.

 

Tableau extrait de Huit types de culpabilité, Alain CrespelleDans Actualités en analyse transactionnelle 2009/4 (N° 132), pages 15 à 24

Michna Kritout 6

Michna 3

רבי אליעזר אומר, מתנדב אדם אשם תלוי בכל יום ובכל שעה שירצה, והיא נקראת אשם חסידים.

אמרו עליו על בבא בן בוטי, שהיה מתנדב אשם תלוי בכל יום, חוץ מאחר יום הכפורים יום אחד.

אמר, המעון הזה, אלו היו מניחים לי, הייתי מביא, אלא אומרים לי המתן עד שתכנס לספק.

וחכמים אומרים, אין מביאים אשם תלוי אלא על דבר שזדונו כרת ושגגתו חטאת.

ת ואשמות ודאין שעבר עליהן יום הכפורים, חייבין להביא לאחר יום הכפורים.

חייבי אשמות תלויין, פטורים.

מי שבא על ידו ספק עברה ביום הכפורים אפלו עם חשכה, פטור, שכל היום מכפר.

Michna 5

האשה שיש עליה חטאת העוף ספק, שעבר עליה יום הכפורים, חייבת להביא לאחר יום הכפורים, מפני שמכשרתה לאכול בזבחים.

חטאת העוף הבאה על ספק, אם משנמלקה נודע לה, הרי זו תקבר.

Paracha Pékoudé: L’inclusion des femmes est-elle évidente?

En cette veille de la Journée Internationale des Droits des Femmes, notre paracha, Pékoudé פקודי, nous parle des comptes, de l' »accountability », de la responsabilité. Ce mot est justement lié à Sarah, la première des matriarches. Que signifie-t-il exactement? Que nous apprend-il sur la question de la place des femmes dans la tradition juive? Nous commentons dans cette vidéo les différentes apparitions de cette racine dans la Torah, dans le pentateuque, ainsi que leurs significations. A travers l’exemple de l’association des mots Michkan et Ohel Moed dans une perspective d’inclusivité, nous envisageons l’inclusion des matriarches aux côtés des patriarches dans la première bénédiction de la Amida.

 

Pour approfondir:

Paracha Pékoudé Sur Un Pied 2016: A qui appartient le sacré ?

Le rôle de Betsalel, les pierres précieuses du pectoral, la représentativité, les franges des tsitsiot, 

 

 

 

Genèse, 21, 1 – וַיהוָה פָּקַד אֶת-שָׂרָה, כַּאֲשֶׁר אָמָר; וַיַּעַשׂ יְהוָה לְשָׂרָה, כַּאֲשֶׁר דִּבֵּר. 
 Genèse, 50, 24 – וַיֹּאמֶר יוֹסֵף אֶל-אֶחָיו, אָנֹכִי מֵת; וֵאלֹהִים פָּקֹד יִפְקֹד אֶתְכֶם, וְהֶעֱלָה אֶתְכֶם מִן-הָאָרֶץ הַזֹּאת, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר נִשְׁבַּע לְאַבְרָהָם לְיִצְחָק וּלְיַעֲקֹב. 
 Genèse, 50, 25 – וַיַּשְׁבַּע יוֹסֵף, אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר: פָּקֹד יִפְקֹד אֱלֹהִים אֶתְכֶם, וְהַעֲלִתֶם אֶת-עַצְמֹתַי מִזֶּה. 
 Exode, 3, 16 – לֵךְ וְאָסַפְתָּ אֶת-זִקְנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאָמַרְתָּ אֲלֵהֶם יְהוָה אֱלֹהֵי אֲבֹתֵיכֶם נִרְאָה אֵלַי, אֱלֹהֵי אַבְרָהָם יִצְחָק וְיַעֲקֹב, לֵאמֹר: פָּקֹד פָּקַדְתִּי אֶתְכֶם, וְאֶת-הֶעָשׂוּי לָכֶם בְּמִצְרָיִם. 
 Exode, 4, 31 – וַיַּאֲמֵן, הָעָם; וַיִּשְׁמְעוּ כִּי-פָקַד יְהוָה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְכִי רָאָה אֶת-עָנְיָם, וַיִּקְּדוּ, וַיִּשְׁתַּחֲווּ. 
 Exode, 13, 19 – וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת-עַצְמוֹת יוֹסֵף, עִמּוֹ: כִּי הַשְׁבֵּעַ הִשְׁבִּיעַ אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר, פָּקֹד יִפְקֹד אֱלֹהִים אֶתְכֶם, וְהַעֲלִיתֶם אֶת-עַצְמֹתַי מִזֶּה אִתְּכֶם. 
 Exode, 20, 4 – לֹא-תִשְׁתַּחֲוֶה לָהֶם, וְלֹא תָעָבְדֵם: כִּי אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֵל קַנָּא–פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבֹת עַל-בָּנִים עַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים, לְשֹׂנְאָי. 
 Exode, 34, 7 – נֹצֵר חֶסֶד לָאֲלָפִים, נֹשֵׂא עָו‍ֹן וָפֶשַׁע וְחַטָּאָה; וְנַקֵּה, לֹא יְנַקֶּה–פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבוֹת עַל-בָּנִים וְעַל-בְּנֵי בָנִים, עַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים. 
 Exode, 38, 21 – אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת, אֲשֶׁר פֻּקַּד עַל-פִּי מֹשֶׁה: עֲבֹדַת, הַלְוִיִּם, בְּיַד אִיתָמָר, בֶּן-אַהֲרֹן הַכֹּהֵן. 
 Nombres, 1, 44 – אֵלֶּה הַפְּקֻדִים אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, וּנְשִׂיאֵי יִשְׂרָאֵל–שְׁנֵים עָשָׂר, אִישׁ: אִישׁ-אֶחָד לְבֵית-אֲבֹתָיו, הָיוּ. 
 Nombres, 3, 15 – פְּקֹד אֶת-בְּנֵי לֵוִי, לְבֵית אֲבֹתָם לְמִשְׁפְּחֹתָם: כָּל-זָכָר מִבֶּן-חֹדֶשׁ וָמַעְלָה, תִּפְקְדֵם. 
 Nombres, 3, 39 – כָּל-פְּקוּדֵי הַלְוִיִּם אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, עַל-פִּי יְהוָה–לְמִשְׁפְּחֹתָם: כָּל-זָכָר מִבֶּן-חֹדֶשׁ וָמַעְלָה, שְׁנַיִם וְעֶשְׂרִים אָלֶף. {ס} 
 Nombres, 3, 40 – וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, פְּקֹד כָּל-בְּכֹר זָכָר לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל, מִבֶּן-חֹדֶשׁ, וָמָעְלָה; וְשָׂא, אֵת מִסְפַּר שְׁמֹתָם. 
 Nombres, 4, 37 – אֵלֶּה פְקוּדֵי מִשְׁפְּחֹת הַקְּהָתִי, כָּל-הָעֹבֵד בְּאֹהֶל מוֹעֵד, אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, עַל-פִּי יְהוָה בְּיַד-מֹשֶׁה. {ס} 
 Nombres, 4, 41 – אֵלֶּה פְקוּדֵי, מִשְׁפְּחֹת בְּנֵי גֵרְשׁוֹן, כָּל-הָעֹבֵד, בְּאֹהֶל מוֹעֵד–אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, עַל-פִּי יְהוָה. 
 Nombres, 4, 45 – אֵלֶּה פְקוּדֵי, מִשְׁפְּחֹת בְּנֵי מְרָרִי, אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, עַל-פִּי יְהוָה בְּיַד-מֹשֶׁה. 
 Nombres, 4, 46 – כָּל-הַפְּקֻדִים אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, וּנְשִׂיאֵי יִשְׂרָאֵל–אֶת-הַלְוִיִּם: לְמִשְׁפְּחֹתָם, וּלְבֵית אֲבֹתָם. 
 Nombres, 4, 49 – עַל-פִּי יְהוָה פָּקַד אוֹתָם, בְּיַד-מֹשֶׁה–אִישׁ אִישׁ עַל-עֲבֹדָתוֹ, וְעַל-מַשָּׂאוֹ; וּפְקֻדָיו, אֲשֶׁר-צִוָּה יְהוָה אֶת-מֹשֶׁה. {פ} 
 Nombres, 14, 18 – יְהוָה, אֶרֶךְ אַפַּיִם וְרַב-חֶסֶד, נֹשֵׂא עָו‍ֹן, וָפָשַׁע; וְנַקֵּה, לֹא יְנַקֶּה–פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבוֹת עַל-בָּנִים, עַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים. 
 Deutéronome, 5, 8 – לֹא-תִשְׁתַּחֲוֶה לָהֶם, וְלֹא תָעָבְדֵם: כִּי אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֵל קַנָּא–פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבוֹת עַל-בָּנִים וְעַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים, לְשֹׂנְאָי. 

Paracha Vayakel: Êtes-vous idolâtres ?

Ce qui nous rassemble, est-ce une idolâtrie partagée? Des comportements stéréotypés, des stratégies d’évitement de notre responsabilité (comme la recherche de bouc émissaires)? Ou est-ce une conscience partagée de notre liberté et de notre responsabilité? Qu’est-ce qui différencie le « avoda », le « Service », le fait de rendre le monde meilleur, du « avdout », de la « Servitude », de l’iolâtrie, du fait de renforcer nos patterns, nos fonctionnements cycliques, nos habitudes de pensée, figées dans d’anciens traumatismes ou de vieilles croyances? Notre paracha de cette semaine, Vayakel, ויקהל nous ouvre à ces réflexions, en nous parlant de construction du « lieu de rencontre », le ohel moed, אוהל מועד du veau d’or, et du chabbat שבת.

 

Paracha Vayakel Sur Un Pied 2016: S’écarter pour mieux se voir ?

Paracha Ki Tissa: Comment lutter contre l’antisémitisme?

Moïse a délivré les enfants d’Israël d’Egypte, il est leur sauveur. Pourquoi alors se retournent-ils contre lui et le présentent-ils comme leur persécuteur, présentant l’Egypte comme la terre promise, dans la solitude du désert ? De la même façon, à certains moments de l’histoire, le peuple allemand a considéré Hitler comme un sauveur face à l’oppression de la crise économique, a considéré les juifs comme des persécuteurs et les a elle-même persécutés. Aujourd’hui encore, nous avons des victimes objectives de différents types de problèmes, la crise économique, la crise de l’esprit critique face aux médias, et d’autres encore. Mélanger ces crises, c’est rendre leur solution impossible, et s’exposer à ce que la Haine triomphe, nourrie par toutes les petites haines additionnées. Au contraire, le Chabbat, et tout ce qui est de l’ordre de notre responsabilité vis-à-vis de nos besoins au sens de la CNV, nous permet de prendre du recul et de réfléchir utilement aux problèmes sociaux actuels.

 

Paracha Ki Tissa Sur Un Pied 2016: Comment triompher de la colère ?

Paracha Tetsavé: Comment lutter contre l’antisémitisme?

Il est important de dénoncer la haine antisémite. Cette dénonciation ne suffit pas. Il nous faut comprendre l’origine de la haine, et tout mettre en oeuvre pour la combattre. Une vidéo de 5 minutes ne peut pas suffire, mais quelques pistes s’offrent à nous en relation avec la paracha de la semaine, tétsave. Les vêtements des prêtres, le tallit et les téfilines nous transmettent leur enseignement, aux côtés de la Communication Non Violente et de l’Ecoute Mutuelle.

Notre Paracha, Tetsavé, est la huitième du livre de l’Exode. La Bible nous propose une réflexion hebdomadaire à travers la Paracha de la semaine. Enrichissez nous de vos remarques et questions à la fin de la vidéo, pour donner tout son sens à notre étude de la Torah.

 

Paracha Tetsavé Sur Un Pied 2016: L’habit fait-il le moine?

Paracha Terouma: Revendre ses cadeaux sur internet?

Il nous arrive de recevoir des cadeaux dont nous ne voulons pas, et même parfois des « cadeaux » dont nous ne voulons pas. Parfois pour des raisons personnelles, parfois parce que ces cadeaux sont « nocifs » pour nous. L’expression « cadeau empoisonné » en témoigne. Une Térouma, c’est un don au temple, notre paracha nous raconte comment donner et recevoir dans le respect de ce que nous voulons vraiment. Karpman, Moïse, Rabbi Akiva et Rabbi Chimon bar YoHaï seront au rendez-vous!

Notre Paracha, Térouma, est la septième du livre de l’Exode. La Bible nous propose une réflexion hebdomadaire à travers la Paracha de la semaine. Enrichissez nous de vos remarques et questions à la fin de la vidéo, pour donner tout son sens à notre étude de la Torah.

Paracha Terouma Sur Un Pied 2016: Où Dieu habite-t-il ?

Paracha Ytro: La loi nous respecte-t-elle?

Il semble aller de soi que nous devons respecter la loi. La réciproque n’est-elle pas également exacte? La loi elle aussi ne doit-elle pas nous respecter? Cette question universelle s’applique évidemment également à la loi juive: Est-elle rigide, rigoureuse, « divine » et absolue, comme la présentent certains ou est-elle au contraire vivante, vibrante, inspirante et en dialogue? Dans cette petite vidéo, nous préciserons quelques points importants à ce sujet. Et pour vous, qu’en est-il? Les règles vous inspirent-elles de l’obéissance, de la révolte, des réflexions?

Sur un pied 2016: Les 10 commandements sont-ils universels?

Paracha Chemot – Un sauveur nous est né!

Pourquoi surnommons-nous Moïse: « Moïse notre maître » et non pas « Moïse notre sauveur »? De quelle façon Pharaon voulait-il détruire les hébreux? Que signifie l’expression « souffle court » dans la pensée juive? Toutes ces questions seront abordées, pour nourrir une question plus général: Quel est notre rapport au travail, sommes-nous libres, et pouvons-nous le devenir/le rester?

Bien sûr, tout rapport avec l’actualité serait purement fortuit…

Sur un pied 2015 ! Parasha Chemot : l’Alliance est-elle féminine ou masculine ? (Myriam, Yoheved, résistance des sages femmes, talmud sota, amram les divorces, il écoute sa fille, c’est sa force, l’alliance hommes femmes et toutes catégories sociales sauve les hébreux, est le germe de la délivrance, myriam prophétesse)

 

 

Paracha Vayigach – de quoi devons-nous avoir peur?

La peur permet aux animaux de s’éloigner rapidement des situations de danger, elle est favorisée sur la confiance par notre instinct de survie.

Pourtant, notre humanité se caractérise par la capacité d’agir comme Juda, de prendre des risques pour vérifier par nous-mêmes l’étendue de notre champ d’action, pour notre propre intérêt mais aussi dans l’intérêt des autres.

Dans les périodes difficiles, des textes comme « LéHa Dodi » nous incitent à devenir nous-même des abris pour les autres, comme Joseph l’a été dans sa prison, comme Juda l’est en prenant la défense de Benjamin.

Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.

Sur un pied 2015: Comment recréer la fraternité (  Joseph, la mise en scène de l’épreuve, la téchouva selon Maïmonide  )

 

 

Paracha Mikets  – Soyons méchants comme Joseph!

Nous sommes tous d’accord pour valoriser la gentillesse. Mais parfois, d’autres idées se cachent derrière ce mot. Et dans notre paracha, il faut bien le dire, Joseph n’est vraiment pas « gentil ».

Pourquoi ment-il à ses frères? Pourquoi les accuse-t-il injustement? Pourquoi met-il Siméon en prison? Pourquoi reste-t-il absent auprès de son père? Non, ce ne sont pas là des actes « gentils »!

Au delà des étiquettes que l’on colle sur les personnes, « il est gentil », « elle est méchante », nous avons tous la capacité d’accéder à une vraie prise de responsabilité, de dépasser les jugements temporaires que certains pourraient porter sur nous, pour mettre en place un cadre qui recréée une vraie solidarité, comme Joseph.

Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.

Ni ĉiuj konsentas taksi bonkorecon. Sed kelkfoje aliaj ideoj kaŝas malantaŭ ĉi tiu vorto. Kaj en nia parsha, oni devas diri, Joseph vere ne estas « bona ».Kial li kuŝas al siaj fratoj? Kial li akuzas ilin maljuste? Kial li metis Simeon en malliberejo? Ne, ĉi tiuj ne estas « belaj » agoj!

Épisodes des années précédentes: 

Sur un pied 2015: Paracha de la semaine Mikets: Comment façonner la réalité? ( Remédier au problème ou créer une réalité qui exclut le problème, les prophéties auto-réalisatrice et l’exemple de la pénurie, le conte des chaudoudoux, la connivence de Jacob et Joseph, accepter les moments d’impuissance et utiliser les moments de liberté. )

Sur un pied 2016: Paracha de la semaine Mikets: Osnat la convertie, au secours du Roi David?  ( Osnat convertie, et juste, reconnue par Jacob, sauveuse de Joseph, les 9 femmes qui défendent l’honneur des convertis, Niemoller, passer d’une position de faiblesse à une position de force, « en toi trouverons refuge tous les pauvres de mon peuple »)

Version écrite:

La gentillesse, c’est bien. Mais qu’est-ce exactement que la gentillesse et la méchanceté ? Ces deux mots ne sont-ils pas souvent utilisés pour stigmatiser des personnes, en leur attribuant des étiquettes ? « Il est méchant », « elle n’est pas gentille », sont des jugements portés sur la personne, qui font partie d’un langage de « propagande » et non pas d’un message rationnel. Ces expressions évitent à la personne qui les emploie de prendre ses responsabilités, de dire « je ». De dire « je n’aime pas quand untel fait telle chose », « je me sens pris de cours quand untelle agit de telle façon ». Ce langage est donc utile pour développer un rapport de force fondé sur le lavage de cerveau et le lashon hara.

Ceux qui préfèrent promouvoir la paix et la compréhension mutuelle, en revanche, s’engagent contre ce type de pratiques, et préfèrent un langage précis et responsable, qui permet d’accéder à des solutions concrètes. En communication non violente, celui qui parle prend la responsabilité de ses sentiments sans la faire porter sur les autres. Il dit « je », il dit « je me sens de telle et telle façon », parce que « j’ai besoin de telle ou telle chose », « tu » n’es pas méchant (ni gentil), mais tes actions, quand « je » les observe, suscitent en moi des réactions dont je souhaite parler. Chaque fois que nous ressentons le besoin de dire « il est – insensible, incontrôlable, infantile… » interrogeons-nous : d’où vient cette tendance en moi ? Comment puis-je la contrer ?

Dans notre paracha, Mikets, Joseph n’est pas du tout gentil. Il ment à ses frères, il les manipule, il met l’un d’eux injustement en prison.

Mais il ne se plaint pas, il ne les juge pas, il ne les stigmatise pas, il les « reconnait », le midrach rabba dit « il les reconnait comme étant ses frères », il est dans la fraternité.

Il reconnait leur fraternité, et également le fossé créé entre eux par leur acte de malveillance, des années auparavant, quand ils voulaient le tuer et l’ont vendu comme esclave. Sachant cela, comment être « gentil » ? Il faut d’abord combler le fossé, et Joseph s’y emploie. Avec de l’amour et de l’intelligence, pas avec de la bonne conscience. Dans notre paracha, Joseph reproduit une situation de conflit d’intérêt entre les frères pour voir si, cette fois, ils seront égoïstes vis-à-vis de Benjamin (comme avec lui quand il était enfant) ou s’ils seront solidaires et protecteurs.

Joseph monte le piège, et Jacob le soutient :

Selon béréchit rabba, il a une intuition que Joseph est vivant et lié à la famine de l’Egypte (42 :1),  et quand il envoie Benjamin il souhaite non seulement le retour de Benjamin mais aussi de « l’autre » frère, c’est-à-dire de Joseph selon le midrach rabba, il force ses enfants à prendre leur responsabilités en les envoyant en Egypte puis en prenant leurs responsabilités vis-à-vis de Benjamin.

Joseph monte le piège, les frères évoluent :

Ils s’entre-regardent les uns les autres (42 :1), ils disent « nous sommes tous fils d’un seul homme » et reconnaissent leur unité (et selon beréchit rabba cela inclut Joseph), ils disent « nous sommes 12 frères » et insinuent toujours selon le midrach qu’ils sont maintenant à la recherche de Joseph exactement comme Joseph était à la recherche de ses frères (Gen 37 :16), ils sont prêts à le délivrer à tout prix, à payer une rançon pour lui, ou même à se battre et risquer leurs vies pour le libérer. Ils affirment leur solidarité entre frères et avec la génération précédente (jacob) et suivante (leurs enfants (43 :8).

Pour conclure, reprenons la prière finale de Jacob : Que El Chadaï nous donne de la miséricorde, une infinie bienveillance. Cette infinie bienveillance puise sa force dans la puissance, une relation à la justice qui dépasse les « jugements moraux » « tu es gentil », « tu es méchant » que s’adressent les enfants dans la cour de l’école. Une relation à la justice qui nous permet de voir, de nous comprendre à distance comme Jacob et Joseph, pour « aplanir le chemin » devant ceux qui en ont besoin, comme les frères de Joseph. Isaïe 60 :10 solou solou hamessila : aplanissez aplanissez le chemin, enlevez-en les pierres.