🍋 🌿🌴Chabbat SimHat Torah, nous dansons avec la Torah!

Ce vendredi, c’est simHat Torah. Un programme peu habituel nous attend. Comment cela!?! Nous lirons dans la Torah bien que ce soit le soir? Sérieusement!?! Nous ouvrirons intégralement l’un des rouleaux pour une visite guidée dans l’univers de ces rouleaux merveilleux? Et nous danserons, évidemment, avec les rouleaux. Toutes ces pratiques, qui peuvent paraitre surprenantes, sont traditionnelles pour fêter le recommencement de la lecture des histoires de notre tradition. Nous fêterons ce moment ensemble, vendredi soir et samedi matin à surmelin (l’alternance Pelleport le soir Surmelin le matin commence à partir de la semaine prochaine)

Si vous souhaitez vous préparer, voici différentes ressources. Si vous préférez vous laisser porter par l’assemblée, venez comme vous êtes!

horaires approximatifs: 18h45 – office /// 18h10 danses avec la torah (hakafot) /// 18h30 nous déroulons les rouleaux et lisons les dernier et premier passage /// 19h kidouch-collation

Ressources:

chants-courts-pour-soukot-et-simhat-torah-avec-kidouch (document en translittération)

Vidéos pour apprendre les chants en hébreu en les comprenant:

hévénou chalom, david meleH israel, am israel Hai, chéma israel, mitsva guédola, Torah tsiva lanou, od yavo chalom, Ossé chalom, hiné ma tov, hava naguila, Sissou et yérouchalaim, kol dodi

Hakafot: les petits chants introductifs de chaque danse: écouter les hakafot sur cette vidéo et télécharger ce document avec les hakafot (hébreu et translittération)

Hallel: réviser quelques chants du hallel pour le samedi matin ici (vidéo incluant texte hébreu et translittération)

Pour terminer, si vous voulez rappeler la mémoire de vos proches disparus, allumez une bougie du souvenir en supplément de la bougie de la fête, et prononcez les quelques mots suivants (en anglais, source: Rabbinical Assembly) lighting-memorial-candle

Cette photo est floutée pour des question d’anonymat, je voulais néanmoins la partager pour vous donner une idée de l’image que nous avons quand la Torah est intégralement ouverte.

A très bientôt, Moadim léssimHa, מועדים לשימחה, que les fêtes nous apportent de la joie!

 

 

 

Mais où les offices ont-ils lieu?

Depuis des années, nos équipes travaillent à trouver un lieu unique pour notre synagogue commune de l’Est, associant les synagogues de Surmelin et Pelleport et notre Talmud Torah, Ganénou. En parallèle, nous multiplions nos actions pour faire vivre et pour faire vibrer ces trois lieux. Merci à toutes et tous pour votre souplesse à ce sujet. Après les fêtes, les offices du vendredi soir seront à Pelleport et ceux du Samedi matin à Surmelin, systématiquement. Donc, ce chabbat qui est chabat SOUKOT (et la semaine prochaine SIMHAT TORAH), offices à SURMELIN, le soir et le matin.

En prime, des photos des deux soukot que vous avez construites (et un petit bonus venu du passé):

🍋 🌿🌴Chabat Chalom et Hag SaméaH! Préparez-vous à Soukot et SimHat Torah, ce chabat et chabat prochain…

Après ce merveilleux Kipour, les fêtes continuent!

Ce chabbat, nous célébrerons également la fête de Soukot. Ce n’est pas moi qui assurerai les offices, mais voici quelques ressources pour vous préparer en famille, pour la synagogue, et en prévision de SimHat Torah la semaine prochaine.

Un document pour accueillir 7 femmes sous la Souka, les Ouchpizot, à télécharger ici.

Retrouvez les chants de SimHat Torah sur la playlist suivante ainsi que le hallel ici et les hakafot ici.

Préparez-vous un super Seder de Soukot, tout est expliqué ici.

Trouvez ici des commentaires sur les parachiot lues à l’occasion des fêtes de Soukot et SimHat Torah.

 

 

 

Merci pour ce merveilleux Kipour!

Merci à toutes et tous pour votre présence, votre façon de vous accueillir mutuellement, votre chant et vos idées. Quel bonheur que de partager toute cette intensité et toute cette liberté!

Comment avez-vous vécu ce Kipour? Il est très important pour moi de comprendre. Prenez, si vous le voulez, quelques minutes, et partagez en toute franchise vos réflexions sur cette expérience. Répondez uniquement aux questions qui vous intéressent, les réponses seront totalement confidentielles.

Mini-questionnaire pour partager votre expérience: https://framaforms.org/kipour-partage-dexperience-1695744848

Discours de Kol Nidré: lien vers le discours

Texte d’étude sur les femmes et le chofar: lien vers l’étude concernant les femmes et le chofar

Translittérations et suggestions pour le premier soir de Kipour, Kol Nidré lien kol nidré

Translittérations et suggestions pour le deuxième soir de Kipour, Néila: lien vers Néila

Prospectus avec mes cours de l’année prochaine (ceux qui sont totalement définis, il en en aura d’autres) : Lien vers le dépliant des cours

Discours Kipour 2023 /Kadoch – gestion de l’espace, gestation de l’espèce                         

Que feriez-vous, là, tout de suite, si vous aviez une baguette magique ?

Attention, voir ses vœux se réaliser est parfois dangereux.

Vous connaissez l’histoire populaire de ce couple qui rencontre une fée qui leur propose trois vœux. La femme dit immédiatement : je veux du boudin. Le mari, fâché qu’elle ait gâché un vœu s’énerve : que ton boudin se colle sur ton nez ! Manque de chance, cette phrase constitue elle-même un deuxième vœu, qui se réalise immédiatement. Tous deux se mettent à gémir : ah non ! si seulement le boudin pouvait disparaître ! et le troisième vœu se réalise. Retour à la case départ. Voilà ce qui se produit quand on n’a aucun recul sur ses propres désirs.

Donc, imaginons que vous ayez une baguette magique. Quel vœu feriez-vous ? Dites-le à votre voisin.e (vous avez le droit d’être fantaisistes). On peut avoir quelques exemples ? C’est bien. Je vous ai peut-être pris au dépourvu en vous posant cette question à brûle pourpoint. On refera l’exercice demain soir, vous avez 25 heures pour approfondir votre réflexion.

Mais… Suffit-il d’exprimer nos désirs pour qu’ils se réalisent ? Eh bien… Peut-être. Par exemple si nous n’osons pas rêver, oser rêver est la pierre angulaire du changement. Rêver en soi est déjà un changement qui va modifier la réalité. Peut-être mon désir, que j’ai enfin identifié, va se réaliser maintenant que je cesse de le fuir.

Autre exemple, si nous n’osons pas exprimer notre désir. Peut-être que ce manque d’expression est le seul frein à sa réalisation, c’est possible. Dans ce cas, exprimer mon désir est la seule chose à faire pour qu’il se réalise. Parfois, il suffit de formuler nos désirs pour qu’ils se réalisent, ou en tout cas qu’ils commencent à se réaliser. Parfois dépasser les limites que nous nous imposons à nous-mêmes est la clef de tout le reste.

Nous allons dire beaucoup de choses au cours de ce voyage de Kipour. Mais au fond, nous ne disons qu’une seule chose : Nous avons des désirs pour l’année à venir, nous voulons vivre vraiment, pleinement, en liberté. Nous voulons trouver un vrai chemin d’action pour que tous les êtres vivants puissent vivre leur meilleure vie.

Nous disons : Itgadal véitkadach chémé rabba : que le grand nom, celui de la justice et de la liberté, s’agrandisse.

Nous disons : anou féoulatéHa véata yotsrénou Nous sommes ton action et tu es notre créateur, qui signifie : nous sommes fait.es de justice et de respect et nous sommes capables de tout pour cela. C’est une partie du pouvoir magique de Yom Kipour, nous passons du temps à dire notre désir de vivre.

Suffit-il donc d’exprimer nos désirs pour qu’ils se réalisent ? Parfois, non. Certains désirs ne peuvent pas se réaliser dans cette réalité. Nos corps sont éphémères et nous n’y pouvons rien. Les autres humains agissent à leur guise et cela leur appartient. L’histoire humaine a créé des sociétés dont les limites s’imposent en partie à nous. Ces limites rendent certains de nos désirs impossibles. Mais cela ne nous empêche pas de les nommer. Nous avons le droit peut-être parfois le devoir, de désirer l’impossible et le droit d’être entendu.es. Nos proches, peut-être, peuvent nous comprendre, et notre tristesse, peut-être, en sera allégée. Ou sinon, nous pouvons imaginer qu’une force suprême nous connait mieux encore que nous-mêmes, connait et reconnait et comprend tous les recoins et toutes les méandres de nos cœurs, de nos trippes, de nos pensées. Cela aussi nous le visualisons en chantant nos textes de Kipour.

Nous disons : adonaï adonaï el raHoum véHanoun qui signifie :Eternel, Eternel, force accueillante et bienveillante, au-delà de la colère grande par ta bonté et ta fidélité, qui supporte l’erreur destructrice et qui dépasse…

Nous sommes des magiciens et des magiciennes. Nous déclarons ce jour « sacré », et il devient « sacré ». Nous nous déclarons « sacré.es » et nous devenons nous-mêmes « sacré.es ». Attention à ce que nous dirons en ce jour. En ce jour magique de Kipour, tout ce que nous avons dit par le passé peut-être effacé, tout ce que nous voudrons dire pourra se réaliser. Les anciens vœux sont effacés par le kol nidré, Nous pouvons en faire de nouveaux.

Et si nous voulons que nos vies changent, elles changeront. A condition que nous soyons assez libres pour oser rêver de ce que nous voulons. Que nous soyons assez conscient.es pour identifier ce qui nous entrave. Et si nos rêves sont objectivement impossibles, à nous d’avoir le courage d’en rêver d’autres, ambitieux d’une autre façon.

Quelles clefs le judaïsme nous propose-t-il sur ce chemin ?

La première clef est ce jour même. Le fait de séparer un jour de tous les autres jours, de le rendre spécial, de le délimiter : entre l’annulation des limites à kol nidré et la fermeture des portes à néila, entre ce soir et demain soir, un nouvel espace des possibles s’ouvre.

La deuxième clef est l’idée de séparation elle-même. Si nous sommes UN.E, nous n’avons pas de recul sur nous-mêmes. Nous avons besoin en nous-mêmes d’une autre voix intérieure qui peut examiner où nous en sommes. Nos yeux ne peuvent pas se voir eux-mêmes, mais un œil intérieur peut les imaginer, les voir en pensée.

Nous devons trouver un point d’appui pour déplacer le monde comme dirait Archimède. Mais comment trouver un appui hors du monde pour soulever le monde alors que nous sommes immergés dans le monde ?

Nous devons tirer très forts sur nos propres cheveux pour nous sortir des sables mouvants comme le baron de Münchhausen. Mais, si vous avez déjà essayé, vous avez surtout retrouvée des poignées de cheveux dans vos mains sans être pour autant sorti.es d’affaire. (et les philosophes ont développé ce point)

Nous devons nous tenir les un.es aux autres, mais si la voiture démarre rapidement, nous nous retrouverons malgré tout à terre comme le prouve la démonstration des dupontds, dupont t et dupond d, dans Tintin.

Pour nous comprendre nous-mêmes, nous devons nous voir de l’extérieur de nous. Nous devons échapper à notre nature. Nous devons avoir une instance à la fois intérieure et extérieure, c’est peut être cette instance que nous appelons conscience, âme, transcendance, part divine. C’est peut-être à elle que nous faisons appel lorsque nous employons les mots « dieu, éternel, source de vie, abondance ». Lorsque nous disons « adonaï », « mon seigneur », nous nous référons peut-être à la part la plus noble, la plus absolue, digne, intouchable de nous-mêmes. Et qui sait si cette part est rattachée à une autre force, plus grande, qui comme notre conscience est à la fois dans le monde et en dehors du monde. Libre à nous de l’imaginer à notre façon. Et cette part, elle peut-être sollicitée intensément pendant 25 heures. C’est ce que veut croire le judaïsme. Et qui sait si un jour comme tous les autres, le jour d’aujourd’hui, peut être rendu infiniment spécial comme nous le faisons, et se transformer en « jour de kipour » ? Cela, nous le savons, car nous réalisons cet exploit chaque année.

L’idée dont je parle, vous la connaissez, est l’idée la plus centrale du judaïsme (peut-être avec celle de beraHa) : l’idée de Kédoucha. La kédoucha, c’est le fait de créer un endroit spécial, différent, hors du monde, un espace magique où tout est possible, où les règles de l’habitude, du conformisme et de la convention ne s’appliquent pas.

Pour cette raison, ce jour de kipour est kadoch, « mikra kodech », il est différent, séparé, un point d’appui inattaquable dans nos vies. Les règles habituelles ne s’appliquent pas, nous ne travaillons pas, nous ne mangeons pas, nous sommes dégagé.es du monde matériel.

Pour cette raison, la transcendance, le divin est appelé kadoch. La force de vie, de justice et de paix que nous nous représentons est au-dessus de toute contingence, elle est inattaquable, elle est kadoch. Nous disons « kadoch kadoch kadoch adonaï tsévaot ».

Pour cette raison, nous sommes appelés kadoch. Notre identité personnelle est spéciale, précieuse, particulière. Et pour cette raison encore la force de vie nous appelle à vivre pleinement notre spécificité, notre kédoucha. Nous sommes « am kadoch ».

La transcendance nous demande d’être transcendant.es, le principe d’espoir nous demande de cultiver notre capacité d’espérance, la force de vie nous demande de faire le choix de la vie, la source de liberté nous demande d’être fidèles à notre liberté. Et même si par nature nous sommes faits d’espérances, de vie et de liberté, nous devons malgré tout cultiver notre capacité à rêver un monde meilleur, à nous exprimer et à réaliser de grandes choses. Le Lévitique 19 que nous lirons demain après-midi raconte que la transcendance a demandé à Moïse de parler aux enfants d’Israël et de leur dire de sa part : assumez votre particularité, soyez kadoch, soyez spéciaux et spéciales, soyez au maximum de votre liberté, car je suis moi-même kadoch.

דַּבֵּר אֶל כָּל עֲדַת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְאָמַרְתָּ אֲלֵהֶם קְדֹשִׁים תִּהְיוּ  כִּי קָדוֹשׁ אֲנִי ה’ אֱלֹהֵיכֶם

Vous l’avez compris, pendant tout kipour, nous formulons le vœu d’être fidèles à nous-mêmes, maintenant et pour l’année à venir. Nous cultivons notre petit coach intérieur en nous répétant à nous-mêmes, et les un.es aux autres : autorisez-vous à vivre votre meilleure vie, à être vous-mêmes, à être spéciaux, spéciales.

En ce jour de Yom Kipour, nous nous autorisons

– à être juif et juives malgré l’antisémitisme – à être libéraux/libérales malgré l’intronisation du consistoire par Napoléon – à combattre toutes les discriminations malgré la pression de la pensée d’exclusion et d’extrème droite, à refuser le racisme, l’homophobie, la transphobie, le validisme, l’agisme, le repli national et au contraire, à favoriser l’inclusion – nous nous autorisons à être pauvres et fier.es malgré la stigmatisation – à être riches sans surconsommer et à être généreux, malgré la publicité – à préserver la planète de toutes les façons possibles malgré l’immensité de la tâche – à toute autres choses qui comptent pour nos vies.

En ce jour de Kipour, nous créons une faille dans le temps, un espace sacré, dans lequel quelque chose de neuf pourra naitre et grandir.

Hannah Arendt dit cela très bien un dans Les origines du totalitarisme : « Cet espace entre les hommes est l’espace vital de la liberté. La terreur et son cercle de fer éliminent non seulement l’espace vital de la liberté mais la source même de cette liberté, celle qui réside dans la capacité qu’a chaque homme d’engendrer un nouveau commencement. »

Kipour nous a invités, et nous sommes là, l’espace que nous définissons par notre présence constitue un « espace vital de la liberté ». En constituant cet espace, nous sommes le début d’un rempart contre la terreur. Kipour nous demande d’exercer notre capacité d’engendrer de nouveaux commencements.

– Les intelligences artificielles savent réarticuler une sorte de moyenne de ce qui a déjà été fait.

– Notre intelligence du quotidien sait suivre la trace de ses propres habitudes.

– Notre intelligence de kipour est une intelligence originale, spéciale, séparée, sacrée, kadoch. A nous de la mettre en œuvre.

Gmar Hatima Tova

Kipour, Yzkor, nos bien aimé.es disparu.es, le passé, l’avenir…

Cher.es toutes et tous,

Yzkor a lieu dans nos communautés environ deux heures avant la fin du jeune. En rappelant ainsi les personnes chères à nos coeurs qui ont quitté ce monde, nous redonnons place au sens de leur vie, et nous renforçons leur souvenir en nous, nous nous donnons de la force face aux épreuves. Dans notre communauté, cette année à l’Espace Reuilly, nous penserons particulièrement aux personnes que vous aurez nommées dans le formulaire suivant: https://framaforms.org/kipour-yzkor-souvenir-et-avenir-1695377059

La mort est infiniment associée à la vie. Dans nos vies, de nouvelles phases commencent, de nouveaux enfants rentrent dans notre quotidien, de nouveaux amis, de nouveaux projets. Je vous invite dans ce petit formulaire à penser également à ces aspects.

Toutes ces informations seront strictement privées, partagez ce que vous souhaitez uniquement, bon chabbat et bons préparatifs de kipour.

A très bientôt, lechana tova tikatévou outéHatémou, que vous vous inscriviez dans une bonne année et que vous y soyez scellé.es.

Chabat chalom ( ce soir office Pelleport 18h45, demain office Surmelin 10h30)

https://framaforms.org/kipour-yzkor-souvenir-et-avenir-1695377059

La téchouva et les nénuphars! Chana tova

Bonne année 5784! Roch hachana est à SURMELIN dans une heure (Kipour sera à l’Espace Reuilly)

En avant première, des éléments de mon discours de ce soir (mais il y aura des surprises…)

Je sais que vous connaissez cette histoire. Il y a un déluge, une inondation, une catastrophe naturelle, comme en Libye où s’est déversée en quelques heures la quantité de pluie habituellement tombée en une année. La radio informe : quittez vos maisons ! remontez dans les terres ! mais certains se disent : nous allons prier, dieu nous aidera. L’eau monte, elle emporte les voitures envahit les rez-de chaussée, les entêtés montent d’un étage mais ne partent pas. « nous prierons, dieu nous aidera ». L’eau continue, les fenêtres sont brisées les secours prennent des risques inconsidérés, « montez dans les canots ». « pas besoin, dieu nous aidera ». Ils sont maintenant sur le toit, ils prient, en pleine concentration, le vent se déchaine, l’hélicoptère des secours se surpasse, « montez enfin ! montez ! », « nous avons notre conscience avec nous, nous avons fait téchouva, nous croyons dans le secours divin ». Quelques minutes après, à la porte du paradis : « que faites vous là ? » « dieu ne nous a pas sauvés, pourtant nous avons prié de toutes nos forces ! » « mais je vous ai envoyé la radio et vous n’avez pas écouté, des canots et vous n’avez pas écouté, un hélico et vous n’avez pas écouté ! »

Les histoires que nous nous racontons ne nous sauvent pas de la réalité.

Selon moi, cette histoire a une suite : les fervents n’entrent pas au paradis. « mais nous avons eu la foi ! » « mais vous avez mis en danger les secours, vous avez répandu des théories d’irresponsabilité, votre place n’est pas ici, mais dans les brulantes flammes de l’enfer ! »

Le paradis et l’enfer ne sont pas des idées juives. Cette histoire, au contraire, est typique. Dans la droite ligne de notre tradition, elle enseigne : ce sont nos actions qui comptent, et nous sommes responsables de comprendre la réalité, et agir avec solidarité et intelligence. Roch hachana, est justement là pour donner une tête, roch, une direction, à l’année.

Vous connaissez également le tout début de la torah écrite : Au commencement (béréchit), les Forces créa les cieux et la terre.

Plus important encore, vous connaissez le premier commentaire de la torah écrite, rachi sur ce verset : Il aurait fallu commencer la torah non par l’histoire du monde, mais par l’histoire de notre responsabilité. Rachi dit : il aurait fallu commencer par « ce mois est pour vous le commencement (réchit) des mois », celui où la fête de la liberté a lieu. Il parle bien sûr du mois de … Nissan. Mais cela s’applique à nous aussi, en Tichri. Nos actes sont plus importants que les histoires que nous nous racontons. Les histoires sont là pour soutenir la justice et la paix dans nos actes.

Rabbi Chimon dit dans les pirké avot : ולא המדרש הוא העיקר, אלא המעשה, ce n’est pas l’histoire le principal, mais l’acte.

A roch hachana, nous racontons une belle histoire : il suffit de faire téchouva téfila et tsédaka et tout ira bien.  Cette histoire a du sens si elle soutient les actes appropriés. Sinon, elle n’est que futilité et mots perdus dans le vent comme le dit l’Ecclésiaste, que nous lirons à Soukot.

Téchouva, téfila, tsédaka.

En principe, c’est simple : on prend conscience d’une erreur, on l’admet verbalement et on règle la question avec la personne concernée, puis on le règle avec soi-même, et enfin on donne des ressources au collectif, et c’est fini, on repart d’un nouveau pied, on ouvre une nouvelle page.

Pour ne pas s’alourdir, on refait l’inventaire tous les ans.

Dans la randonnée de la vie, on veut voyager léger, on vérifie ce qui est pesant ou inutile, on se déleste. Et ensuite, on est mobiles, adaptatifs, on a la force de préserver l’essentiel, l’eau, la nourriture, les vêtements qui nous protègent, les cartes qui nous orientent.

Donc, en principe, c’est simple. On se raconte l’histoire qui nous aide à agir.

La période de Tichri nous aide à prendre conscience de la pesanteur de nos comportements. Les dix jours de téchouva nous donnent le temps d’examiner les changements que nous voulons réaliser et de corriger nos erreurs. La téfila de Kipour, l’introspection de ce jour nous permet de régler nos comptes avec nous-mêmes et avec la transcendance. Les dons à la synagogue ou aux œuvres, la tsédaka, la solidarité, nous permet de retrouver un rapport de générosité au monde. Et c’est tout.

Ça marche très bien dans les petits groupes, ou chacun, chacune, peut se parler et s’interpeler directement. Ca marche très bien quand on cesse de se raconter des histoires sur les autres, et qu’on se tourne vers eux dans le réel. Ca marche… et il faut le faire réellement. FAISONS-LE RÉELLEMENT!

Ceci, c’est la partie facile.
Mais comment faire lorsque l’autre ne peut pas nous répondre ?

A roch hachana, yom hadin, jour du jugement, c’est l’avenir de la terre qui est en jeu. Peut-elle demander justice ou réparation ? Sommes-nous capables de l’entendre ? Ou bien sommes nous paralysés par le lachon hara, le mauvais langage qui nous entoure ?

Un article de l’université de Cambridge en 2020 analyse 12 discours pervers qui sont de l’ordre du lachon hara vis-à-vis de la terre. Les voici :

« c’est trop tard, on ne peut rien faire, c’est la faute des autres, nous on en fait assez, les autres vont profiter de nos efforts, la technologie va nous sauver, grandes déclarations sans actes, ça va s’arranger tout seul, il faut laisser les gens comprendre par eux-mêmes, les gens vont s’y opposer, ce serait abandonner les pays pauvres, ce serait pénaliser les personnes en difficulté. »

Comme les personnes de notre première histoires, nous pouvons trouver tous les prétextes du monde, mais la réalité se moque des excuses et des auto-justifications.

Le climat est un exemple fondamental dont tout le reste dépend. Et nous pouvons appliquer nos réflexion à tous les autres domaines de nos vies.

Aujourd’hui, nous devons nous mettre en chemin. La question de départ est : « sur quoi est-il urgent d’agir dans ma vie cette année. Le point d’arrivée est : « Mon programme d’action est en place, je connais toutes les étapes ». Le timing est : identifier les points de changement aujourd’hui et demain (venez aux offices), pleurer nos échecs passés avec le jour du Jeune de Guédalia lundi, mettre en place notre plan d’action pendant les dix jours qui nous séparent de kipour (venez aux seliHot), ancrer notre volonté à Kipour, marquer notre confiance à Soukot, fêter la finalisation du programme à SimHat Torah, ici-même, dans un mois.

En ce jour de roch hachana, nous agissons dans nos vies, et dans la vie de notre communauté, et dans la vie de notre planète.

Parmi les plans d’action pour préserver une terre vivable pour les humains, voici une liste de 26 éléments, que vous pourrez consulter à roch hachana et à kipour et sur mon site, parlons-en pour modifier nos pratiques.

Pourquoi avons-nous manqué à ce point d’efficacité ? Le pardon chrétien, le pardon juif, la soi-disant loi du talion œil pour œil, la michna… Je développerai peut-être en vidéo.

Mon père disait que lorsqu’on trouve des solutions, on s’inspire mutuellement, et qu’on peut faire changer le monde. Je ne sais pas si cela suffit. Mais sans aucun doute, depuis 3000 ans, notre tradition est une immense caisse de résonance pour faire changer le monde. Nous pouvons, ici-même, expérimenter cette caisse de résonance en incarnant l’équation du nénuphar.

Vous connaissez peut-être cette énigme : Chaque jour, pour chaque nénuphar existant, un deuxième nait. Au bout de 30 jours, l’étang en est recouvert. A quel jour l’étang était-il à moitié plein ? Mais notre question est différente : comment rendre nos actions aussi fructueuses que ces nénuphars ?

Mais surtout, que nous apprend cette histoire, et comment pouvons-nous la rendre réelle, la transformer en acte… Car l’acte est l’essentiel.

Bravo, nous sommes passé.es de l’histoire aux actes, il ne reste plus qu’à décider de l’action que nous mettons en œuvre, et à la faire résonner, à pleine voix, nous commencerons à SimHat Torah.

– – – – – RESSOURCES COMPLEMENTAIRES – – – – – –

https://www.nationalgeographic.fr/environnement/planet-possible/26-facons-de-reduire-son-impact-environnemental

Comment choisir une banque responsable?

Climat : les 12 excuses de l’inaction, et comment y répondre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Erica_Chenoweth

Homepage

Cliquer pour accéder à discourses_of_climate_delay.pdf

Climat : point de bascule et optimisme

 

Dans 24h précisément, Roch hachana commence!

Bonne année 5784! Roch hachana est à SURMELIN (Kipour sera à l’Espace Reuilly)

N’hésitez pas à vous habiller de blanc et de sourire, à préparer pomme et miel…

Demain soir, vendredi 18h45, samedi 10h = Roch hachana 1, dans la solennité de la fête

Samedi 18h45, dimanche 10h = Roch hachana 2, pour poursuivre avec convivialité

Au programme, de merveilleux poèmes inspirant le renouveau de l’année, AHot kétana (la petite soeur), Ountané tokef (donnez de la puissance), et bien d’autres. Des lectures d’histoires avec l’épreuve de Hagar et celle de Sarah, la ténacité de Hannah et l’amour indéfectible de Rachel. Samedi, roch hachana + chabat, dimanche roch hachana plein avec la sonnerie du Chofar.

En primeur pour cette année, deux petites aides pour les offices: soir-de-roch-hachana matin-de-roch-hachana

Auxquelles s’ajoutent les ressources traditionnelles: Seder de Roch hachana à télécharger seder-roch-hachana /// Playlist autour des prières sur youtube Prières de Tichri /// Moment de pensée et de prière, Boker-Tov/seliHot ////

Drachot des années passées par écrit:

Textes divers:

Sources diverses:

Cours 5784📚 Les 20 minutes du Rabbin… Prenez date!📚

20 minutes, sur des thèmes qui nous concernent toutes et tous, pour partager une réflexion en intergénérationnel. Qu’en dites-vous? Réunissions les 8/188 ans une fois par mois, pour 20 minutes, juste avant l’office. Nous partagerons une thématiques avec 20mn d’enseignement rabbinique, une réflexion pendant l’office et un partage au moment du kidouch. Pour les 8/16 ans qui veulent approfondir une rencontre ludique avec boissons et gâteaux est proposé en parallèle de la lecture de la Torah par le pôle jeunesse de JEM avec Sarah.

📚Rendez-vous de 9h50 à 10h20 pour les dates et thématiques suivantes: 📚                    

(le premier thème était ce chabbat: le judaïsme et l’histoire…)

14-oct.  Qu’est-ce qu’être adulte?                                               

18-nov. Qu’est-ce qu’être juif ou juive?                                               

16-déc. Où est la solidarité dans nos vies?                                                 

13-janv.  Le judaïsme, l’écologie, et nous.                                                 

27-janv.  L’amitié avant tout?                                          

2-mars  Les conflits au quotidien.                                                   

16-mars  La sexualité, qui a dit que c’était tabou?                                                 

27-avr.  Le travail rend-il heureux?                                                     

25-mai  Les agressions identitaires, antisémitisme, sexisme et tous les autres.                                                    

22-juin  C’est qui le.la chef.fe ? Que dit le judaïsme de l’autorité?  

🕎 Roch hachana, c’est dans 6 jours! Les prochaines seliHot auront lieu les 14 et 21 septembre à 8h30 à Surmelin Pour apprendre les seliHot, une petite vidéo en fin d’article 📅

Chabat Chalom! 🕯 🍷🍰🕎🏆📚🎶

Dernier Chabbat de 5783! Avec un cours, une BM et un atelier Chorale Roch Hodech!

🕯 Offices ce chabat: vendredi 18h45 Surmelin Samedi 10h30 Surmelin 🕯

📚 Ce samedi à 10h: Chabétude: 20 minutes pour tous les âges. Cette formule se déclinera régulièrement cette année. Thème du jour: La Torah et l’histoire, en partenariat avec le pôle jeunesse de JEM et notre chère Sarah du pôle jeunesse. Après un petit cours tous niveau, elle approfondira la thématique avec les jeunes et post-BM. Pour toutes et tous de 8 à 188 ans! 📖

🏆 Bat Mitsva et 🍷 Kidouch ce Chabbat: offert par Maïa à l’occasion de sa Bat Mitsva. Il n’y a pas d’âge pour prendre le pupitre! Bravo et Merciiii!  🍰 ✡️

🎶 Atelier Oneg Chorale Roch Hodech à 13h45 avec Yaël: Venez partager un temps d’harmonie et de joie, tous niveaux et tous âges bienvenus 🎷

🕎 Roch hachana, c’est dans 15 jours! Les seliHot auront lieu les 14 et 21 septembre à 8h30 à Surmelin, on commence donc ce jeudi avec le combo seliHot + Bat mitsva 😉 Pour apprendre les seliHot, une petite vidéo en fin d’article 📅

📜 La paracha cette semaine: Nitsavim-VayéleH. Article et vidéos disponibles ici: https://rabbinchinsky.fr/2023/09/06/nitsvaim-permanence-renouveau/