Fabriquer du sacré, sans jamais se sacrifier ! Paracha Vayikra

Nous aimons nous sentir généreux et altruistes, agir seulement dans l’intérêt du bien, mais nous n’y arrivons pas toujours.
La paracha Vayikra nous parle des sacrifices, ces actes qui doivent nous permettre de « rattraper nos erreurs ».
Pourtant, nous nous souvenons que les premières offrandes et les premiers sacrifices ont mené au premier meurtre, au premier fratricide. Caïn, l’initiateur de la première offrande, a tué son frère Abel, justement à cause de « guerres d’offrandes ».

Alors, le sacrifice nous mène-t-il au pardon de la faute, comme le dit Vaykra, le lévitique, ou à la faute suprême, comme le dit la Génèse ? Les offrandes à Dieu amènent-elles la paix ou bien la guerre ?
Ces questions sont plus que jamais d’actualité.
Les sacrifices servent-ils à quelque chose, et si oui, à quoi ?

Lorsque les pirké avot disent « le monde repose sur trois choses », les trois choses mentionnées sont (selon chimon hatsadik): Torah, Avoda, Guémilout Hassadim.
Torah, l’étude, la guémilout Hassadim, le fait de faire du bien autour de soi et la Avoda.
על שלושה דברים העולם עומד–על התורה, ועל העבודה, ועל גמילות החסדים

Qu’est-ce que la Avoda ? Il s’agit du « service », de ce que nous faisons « pour Dieu », du culte que nous faisons au temple à l’époque où il existait et le « service du cœur », la prière, que nous chantons ensemble à la synagogue à notre époque.
Le monde reposait sur les sacrifices et repose sur le service du cœur qui l’a remplacé.

Les sacrifices au temple avaient des objectifs divers : Les olot marquaient les transitions de la vie, les naissances, les conversions, les guérisons… Les chélamim étaient les offrandes festives, consommées par toute la famille au temple. Les Hatat étaient amenée pour tourner la page après avoir commis une faute. Le acham s’adressait aux réparations, en plus des offrandes quotidiennes qui permettaient aussi aux prêtres de se nourrir.

Aujourd’hui encore, nous avons besoin de marquer les transitions, d’investir dans les fêtes en famille et entre amis, de réparer nos erreurs, de nous pardonner, et de faire vivre nos maîtres, nos enseignants, nos penseurs et nos thérapeutes et médecins.

Cela nous permet de nourrir à la fois le bonheur et la précision morale.
Cela nous permet de rendre nos vies sacrées, sacer-fere, dans toutes leurs dimensions, joyeuses et douloureuses.
Cela nous rapproche, karev, de nous-mêmes et des autres.

Se sacrifier, c’est se mettre dans une position de faiblesse, et peut-être aussi attendre des autres une reconnaissance, se mettre en état de victime, pousser les autres à une condition de persécuteur ou de sauveur, le trio infernal et fluctuant que démonte la théorie des jeux de l’analyse transactionnelle. Le « sacrifice » victimaire appelle le meurtre ou le suicide, comme dans l’histoire de Caïn et Abel, comme les meurtriers sacrifiés qui commettent des attentats.

Faire un Korban, ce n’est pas sacrifier quoi que ce soit, faire une offrande, ce n’est pas perdre quelque chose. C’est établir une proximité à travers le marquage des transitions de la vie, à travers la consommation de repas ensemble, à travers le rapprochement avec nos valeurs.
Notre tradition refuse le sacrifice au sens martyrologique du terme et nous invite au contraire à nous rapprocher, à faire des kornanot.

Puissions-nous toujours agir dans la liberté en rendant nos vies sacrée, avec l’aide de la merveilleuse pensée de notre tradition.
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Alors interrogeons-nous. Qu’est-ce qui aujourd’hui nous permet de nous rapprocher ? De nous rapprocher de notre idéal moral en réparant nos faiblesses ? De nous rapprocher de nous-mêmes en nous pardonnant nos faiblesses ? De nous rapprocher des autres en partageant des moments de joie avec nos proches, et avec les « étrangers » ceux qui sont un peu moins proches et peuvent avoir besoin eux aussi de notre chaleureuse amitié ?
La table familiale est censée remplacer l’autel depuis la destruction du temple. Lui donnons-nous cette fonction ? Suffit-elle à nous rapprocher ?
La prière est réputée remplacer le service des offrandes au temple. Arrivons-nous à l’investir de cette façon ? Y aurait-il d’autres choses à faire ?
L’étude nous permet-elle de nous élever comme nous le voudrions ? L’écoute attentive d’un rabbin suffit-elle à nous redonner courage ?
Que pouvons-nous faire pour ne jamais être des victimes, mais toujours des personnes qui prennent en main le caractère sacré de chaque instant de notre vie ?
Voici quelques questions à partager…

Le plaidoyer de Moïse

La paracha de cette semaine est celle de la trahison, de la brisure et de la réparation.

Le veau d’or, les tables de la loi cassées, la discussion entre Moïse et Dieu pour sauver l’alliance.

C’est un puissant message d’espoir et de communication: les difficultés existent dans toutes les relations, mais elles peuvent être surmontées.

Ce chabbat à 9h (accueil) et 9h15 (début de l’étude) nous étudierons les textes et le commentaire de Rachi.

(feuille de source à télécharger: Ki Tissa)

Comment accompagner nos jeunes vers l’âge adulte?

Nous voulons le meilleur pour nos enfants.
Bientôt, ils prendront leur envol, riches de tout ce que nous aurons pu leur donner.
Notre rôle aura évolué, ce ne sera plus le temps du soutien protecteur, mais celui de la liberté et de la confiance.

Cette transition est un passage riche de sens pour tous les parents.
Nous savons aussi qu’il est d’une très grande importance pour nos enfants.
En célébrant leur Bar ou leur Bat Mitsva, nos jeunes ont l’occasion de mettre à l’épreuve leur courage et leur persévérance, de développer une vision personnelle de l’identité juive et de l’identité humaine et de la partager avec parents, amis et enseignants. Ils et elles prennent le rôle central sur la scène de leur vie adulte. En célébrant leur Bat ou Bar Mitsva, ils nous installent à la place du spectateur. A eux le devoir de prendre ce risque, à nous d’en faire une réussite dont ils s’en souviendront toujours. Ce succès les encouragera à toujours rebondir dans les épreuves de la vie.

La tradition juive accompagne cette transition fondamentale.
En les suivant dans ce processus, nous leur montrons que nous serons toujours là pour eux, nous les invitons à prendre place sur les épaules des géants et à voir plus loin, à s’appuyer sur la sagesse juive millénaire pour se projeter dans un avenir qui reste à construire.

Le jeune apprend les prières ?
C’est pour en prendre la direction, nous répondrons « Amen ».
Il apprend l’hébreu ?
C’est pour donner une voix à un texte rédigé bien avant que la langue française n’existe, pour le vocaliser au présent, pour affirmer la continuité de l’écrit juif qui a inspiré les monothéismes comme les acquis laïcs.
Il apprend l’histoire juive ?
C’est pour en devenir l’enseignant actif dans sa dracha.

Nous ne savons pas ce que sera l’avenir de nos enfants. Mais nous savons qu’ensemble, nous voulons leur faire ce merveilleux présent : nous tenir à leurs côtés dans ce moment fondateur de leur vie.

Ce faisant, nous faisons au judaïsme de demain le cadeau d’affirmer le principe d’égalité, le principe de générosité et ouverture dans l’accueil, et celui de la recherche permanente de l’excellence pédagogique. Ils sont les clefs de notre avenir en tant que peuple.

Rabbin Floriane Chinsky

Lévinas/ Roch Hachana, tout pour le cours de ce soir…

Sources culture J Roch Hachana

Quizz à refaire après le cours

Ce soir, nous aurons je l’espère une séance à la fois profonde et dynamique. Nous espérons reprendre les sources de Roch Hachana dans la tradition juive, tradition écrite et tradition orale, nous voudrions étudier en Hévrouta un extrait de la première leçon talmudique de Lévinas, avant de tester notre sens logique avec l’étude de l’extrait du talmud qu’il commente. Nous voudrions nous replonger dans quelques chants de seliHot pour agrémenter le tout, et j’espère que vous serez également prêts à faire le point à l’aide du petit quizz que j’ai préparé à votre intention.

Michna, Talmud, pensée juive, réflexions personnelles et meilleur compréhension de ce que nous apprend notre tradition sur les nouveaux départs, le pardon à soi-même et le pardon à autrui…

A tout à l’heure, et à très bientôt également je l’espère pour les seliHot et les offices… (heures et inscriptions aux seliHot ici, attention, c’est parfois à Nation et parfois à Gambetta: http://doodle.com/kgmbt487kbts8b6a)

Quizz à téléchargerquiz levinas roch hachana

S’adresser à la réalité

D’un côté il y a nos désirs, nos espoirs, nos aspirations, notre vision d’un monde idéal. De l’autre il y a la réalité, le monde concret, le désir des autres, les difficultés et le monde tel qu’il est.

Comment gérer cette dichotomie ?

En tant qu’humains, nous avons différentes possibilités de réagir. Parfois, l’écart entre les deux explose en colère, parfois, il se désinvestit en dépression, parfois, nous choisissons de vivre dans notre idéal abstrait et de nous détacher du réel, parfois nous sommes aspirés par le réel et oublions nos autres ambitions.

Qu’attendons-nous d’une spiritualité ou d’une religion ?

Si nous écoutons les pensées religieuses qui nous entourent, nous voyons qu’elles insistent sur l’idéal, le monde futur, la perfection ou la toute puissance des héros. Si nous préférons nous référer à Descartes, nous entendons que « l’âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps », le monde des idées est distinct de l’expérience.

 

Le christianisme comme le cartésianisme ont forgé la pensée occidentale, et il n’est pas simple pour nous, en tant que juifs, de rester en phase avec la vision de notre tradition, qui se démarque nettement des positions précédentes.

La Torah évoque de façon crue et directe les abus auxquels la nature humaine peut parfois nous pousser, et parfois, nous sommes choqués. Si nous attendons de notre tradition spirituelle qu’elle nous emmène dans le monde éthéré de la pensée juste, nous sommes perturbés.

Mais tel n’est pas le but que se fixe la Torah, le rendez-vous auquel elle nous invite est différent. Elle est une règle de vie qui s’adresse à nos problèmes réels, à ceux d’un « animal doué de raison » pour citer Aristote, doué d’une raison, et doué également d’une animalité. La Torah ne nous fait pas de cadeau et nous met face à cette animalité, nous demande de l’intégrer, « tu aimeras l’Eternel ton Dieu de TOUT ton cœur – BéHol LévavéHa. Le midrach enseigne : LévavéHa avec deux beit, pour symboliser deux choses : ce qui nous pousse au meilleur comme ce qui nous pousse au pire. Ceux qui ont lu la paracha de la semaine dernière, Ki Tétsé, ou celle de cette semaine, Ki Tavo, comprennent à quels passages je fais allusion.

Nous ne vivons pas dans un monde de tulle rose et d’anges chanteurs.

Lorsque la Torah, cette semaine, nous décrit ce qu’il y a de pire en l’homme, elle nous parle de nous, même si nous préférerions peut-être nous détourner de ces vérités.

Hier, Human Rights Watch a publié sur son site un rapport concernant l’exploitation sexuelle des femmes en Somalie par les soldats de la Mission d’Union Africaine. Chabbat dernier, nous lisions les mesures à prendre si un soldat hébreu venait à éprouver des pulsions incontrôlables pour une prisonnière. Rachi nous expliquait l’évidence : La Torah exprime toutes ces mesures pour lutter contre la pulsion de domination. Le message antique est d’une actualité saisissante.

Il nous faut du courage pour faire face à la Torah, du courage pour faire face à nos défauts et à ceux de nos proches, et aussi pour admettre les grandes injustices du monde souvent liées à nos incapacités.

Mais ce courage est la condition pour accepter nos limites sans renoncer à créer un monde meilleur.

Et dans cette difficile tache, la Torah et des siècles de commentaires se tiennent à nos côtés.

Nous avons également le soutien des pratiques et des liturgies des fêtes de Tichri qui approchent.

Chavoua Tov

 

Prochain cours :                                   mardi 16 septembre – Surmelin 20h

Thème :                                                   Préparation aux fêtes de Tichri

Etude de la Sougia Yoma 87a choisie par Lévinas dans sa première leçon talmudique.

 

Pour télécharger la feuille de sources, cliquez ici.

 

 

Formation des enseignants à Beaugrenelle – Jeunesse et Surmelin

La jeunesse, l’étude, la joie de grandir, sont au coeur de nos préoccupations de parents, d’enseignants et de responsables communautaires!

Ce dimanche, la rentrée des enseignants a eu lieu au MJLF, toute une journée de rencontre à Beaugrenelle.

Parmi l’équipe, Surmelin était présent, Francine a donné une formation, et j’ai pu échanger quelques réflexions autour de la question du leadership juif avec l’ensemble de l’équipe.

J’ai préparé un petit document qui me permet de partager mes sources avec vous.

Vous le trouverez sur ce lien.

Bonne lecture, bonne étude, et bon partage,

Et excellente année aux enseignants et aux enfants qui étudieront avec nous!

 

Pour aller plus loin, la loi, la coutume et nous dracha Ytro/Tou Bichevat

Références en hébreu et en anglais:

L’interaction de la vue et de l’audition:
http://www.nature.com/nature/journal/v264/n5588/abs/264746a0.html

La fête de Ytro:
http://www.modia.org/infos/etudes/fete-de-yitro.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Seoudat_Yitro

Tou bichevat:
http://en.wikipedia.org/wiki/Tu_Bishvat

Etude paracha Balak / Rachi

Bonsoir à tous,

Le texte de notre étude de ce chabbat à Surmelin est en ligne ici:
https://poursurmelin.wordpress.com/conferences/coeur-du-texte/

Bonne étude!

Textes d’étude pour Chavouot à Surmelin

Les textes que nous utiliserons principalement pour notre Hévrouta de Chavouot sont disponibles sur le lien suivant.
L’étude se fera dans le respect de l’authenticité des textes et permettra une appréhension moderne et personnelle de leur enseignement.

https://poursurmelin.wordpress.com/conferences/chavouot-5774/

Hag SaméaH

Votre vision des cours de l’année prochaine

Bonjour à tous,

Suite au comité Surmelin d’hier soir, voici les propositions de cours pour l’année prochaine.

La réunion concernant l’organisation de ces cours aura lieu le vendredi 20 juin à 18 h à Surmelin.

Son but est de nous mobiliser pour que nos textes anciens donnent toute leur saveur d’une façon compréhensible aux juifs d’aujourd’hui.

https://poursurmelin.wordpress.com/conferences/sondage-cours-5775/