Boker Tov de ce matin – Téchouva et Maïmonide

Ce matin, nous dirons quelques mots sur la téchouva au cours de notre petit office de seliHot…. Voici deux extraits des hilhot téchouva de Maïmonide en documentation.

HilHot Téchouva 5:1 – Le libre arbitre

רשות לכל אדם נתונה אם רצה להטות עצמו לדרך טובה ולהיות צדיק הרשות בידו, ואם רצה להטות עצמו לדרך רעה ולהיות רשע הרשות בידו, הוא שכתוב בתורה הן האדם היה כאחד ממנו לדעת טוב ורע, כלומר הן מין זה של אדם היה יחיד בעולם ואין מין שני דומה לו בזה הענין שיהא הוא מעצמו בדעתו ובמחשבתו יודע הטוב והרע ועושה כל מה שהוא חפץ ואין מי שיעכב בידו מלעשות הטוב או הרע וכיון שכן הוא פן ישלח ידו.

Le libre arbitre est donné à chaque être humain. S’il veut incliner sa personnalité vers le bien et devenir un juste, le choix est entre ses mains ; et s’il veut incliner sa personnalité vers le mal et devenir une personne mauvaise, le choix est entre ses mains. Tel est le sens de ce qui est écrit dans la Torah : « ainsi, l’être humain sera semblable à l’un de nous sachant le bien et le mal ». Cela signifie que le genre humain est unique en cela, et qu’aucune autre espèce ne lui ressemble en ce fait : Par lui-même, par sa connaissance et par sa pensée, il sait le bien et le mal et réalise ce à quoi il aspire. Personne ne l’empêche de faire le bien ou le mal, et puisqu’il en est ainsi, qu’il prenne garde de ne pas mal agir.

HilHot Téchouva 1:1 – Le Vidouï

כל מצות שבתורה בין עשה בין לא תעשה אם עבר אדם על אחת מהן בין בזדון בין בשגגה כשיעשה תשובה וישוב מחטאו חייב להתודות לפני האל ברוך הוא שנאמר איש או אשה כי יעשו וגו’ והתודו את חטאתם אשר עשו זה וידוי דברים, וידוי זה מצות עשה, כיצד מתודין אומר אנא השם חטאתי עויתי פשעתי לפניך ועשיתי כך וכך והרי נחמתי ובושתי במעשי ולעולם איני חוזר לדבר זה, וזהו עיקרו של וידוי, וכל המרבה להתודות ומאריך בענין זה הרי זה משובח…

Tous les commandements qui se trouvent dans la torah, qu’ils soient positifs ou négatifs, si quelqu’un a enfreint l’un d’eux volontairement ou involontairement, lorsqu’il fera téchouva et reviendra de sa faute il a l’obligation de passer aux aveux devant hael, il est béni, comme il est dit « Quand un homme ou une femme feront… et ils passeront aux aveux de leur faute, c’est ce qu’on appelle l’aveu des fautes, c’est un commandement positif, comment on avoue ? On dit « je t’en prie hachem, j’ai fauté, j’ai fait le mal, j’ai commis des pêchés devant toi et j’ai fait telle et telle chose et voici que je regrette et que j’ai honte de mes actes et que je n’y reviendrai plus jamais…

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Dracha de ce soir – Une seule solution: la corruption!

Je sais que contrairement aux autres années, je ne pourrai pas voir vos réactions à ces quelques mots que j’ai préparé pour vous et je le regrette. J’aimerais que nous puissions faire vivre ce collectif qui nous manque tant d’une autre façon, et j’y travaille. En attendant, je partage ce texte, que je prononcerai ce soir (plus ou moins). Vous me connaissez peut-être, vous savez qu’il y aura des variantes, vous connaissez mes intonations, et vous entendrez, derrière les mots et les formules, mon désir d’accompagner cette chose si sacrée: notre/votre liberté…

Chana Tova oumétouka

Dracha de Roch hachana 5781: Une seule solution: la corruption

Franchement, je ne vois pas comment nous allons nous en sortir.

Nous ne sommes rien de ce que nous prétendons être, nous prétendons tout ce qui sert nos intérêts. La situation accablante me semble en parfaite adéquation avec les accusations de nos textes. Dans ces conditions, où pourrait donc être le point de levier du changement ?

Prenons trois exemples.

Un – En défendant nos intérêts privés, nous avons créé l’esclavage. Pour justifier l’esclavage, nous avons inventé le racisme. Appuyés sur le racisme, nous avons commis, nous commettons toujours, des génocides. La ségrégation imposée se retourne parfois en communautarismes, qui sont alors à leur tour utilisés pour renforcer le racisme et le fossé social. Et nous ne prenons toujours pas conscience de ces processus.

Deux – En défendant nos intérêts privés, nous avons créé des écarts sociaux toujours plus importants, les personnes concentrant le pouvoir dans le monde aujourd’hui sont si puissantes qu’il est extrêmement dur de s’y opposer. Pour justifier cette situation, nous nous racontons que « les plus puissants sont les plus méritants » et d’autres fadaises. Et plus c’est faux, plus nous essayons de nous en convaincre.

Trois – En défendant nos intérêts privés, nous cherchons le rendement en toute chose, et pourtant, nous sommes aveugles à l’investissement le plus rentable au monde : la lutte contre la pauvreté. Nous préférons idolâtrer notre impuissance à changer les choses. Nous écartons l’opportunité de gagner de l’argent en sauvant des vies. Nous écartons cette opportunité pour protéger ce système.

Notre faute est trop grande pour que nous la supportions !

Pourquoi alors persévérons-nous ? Justement pour cette raison, parce que notre faute est trop grande pour que nous la supportions, trop grande pour que nous ayons le courage de la voir.

En tant qu’humaine, en tant que citoyenne, je suis profondément blessée par cette stupidité meurtrière qui est la nôtre.

En tant que personne, en ce jour de roch hachana, je suis consciente aussi de la réalité individuelle de ce phénomène. Quelles sont les fautes terribles dont je m’accuse ? Quelles sont les fautes, plus terribles encore, que je fuis, quitte à me laisser engloutir par les flots, quitte à mourir dans l’antre du bateau ou dans le ventre du poisson, comme Jonas ?

Et je m’interroge. Ma plus grande faute n’est-elle pas ma peur de la faute ? Et pourquoi aurais-je si peur ? Serais-je censée échapper à la faute ? Est-ce une illusion de toute puissance qui me pousse à ces excès ?

Peut-être mais pas forcément. C’est peut-être un sentiment d’urgence à agir, de surinvestissement de l’action par peur de l’échec, ou d’autres choses peut-être, qui ne me sont pas encore connues.

A partir de cet instant, je sais que j’ai dix jours, dix petites journées pour mener l’enquête.

Je n’y arriverai pas. Le temps est trop court, je n’y arriverai pas. L’ouvrage est trop grand et je n’y arriverai pas. Je suis trop affaiblie et je n’y arriverai pas. Même si la récompense est grande, même si le maitre du monde me presse à l’ouvrage, je n’y arriverai pas.

Et j’en suis réduite à m’appuyer sur la seule solution possible, que me propose le midrach rabba sur les psaumes : La corruption. (voir texte source en fin de texte).

Car oui, je viens de le découvrir à notre grand soulagement, corrompre dieu est possible. Écoutons le midrach:

D’où savons-nous que le Saint, bénie soit-elle, accepte la corruption ? Parce qu’il est dit dans les proverbes « et la corruption du méchant il la prend ». Nous sommes gravement fautifs, nous remplissons donc les conditions !

Chers amis, rassemblons-nos ressources pour trouver le bakchich qui seul nous extirpera de cette situation intenable ! A quel montant s’élève-t-il ? En quelle monnaie est-il payable ? Le midrach rabba poursuit et nous instruit :

Quelle est la corruption qu’il accepte des fauteurs en ce monde ? La téchouva (changement d’actes), la téfila (cri et introspection) et la tsédaka (travail pour la justice social, aides financières). Pour cette raison il est écrit : « de devant toi mon jugement pars ». Le Saint, bénie soit-elle a dit : « mes enfants, tant que les portes de la tefila sont ouvertes, faites téchouva, car j’accepte la corruption dans ce monde ».

Soulagement !

Nous avons dix jours pour rassembler des tefilot. Des tefilot, pas des « prières ». On traduit généralement le mot « tefila » par le mot prière, c’est une erreur. La tefila, c’est l’introspection. Portée par les textes des offices, certes, par leur sens, par leurs rythmes, par l’inspiration qui nous vient du collectif, mais l’essentiel ici, c’est le bilan personnel. Tefila, palal, se juger. C’est en collectant nos jugements, que nous pourrons rassembler le trésor nécessaire à la corruption de dieu.

Nos jugements, notre compréhension de nos erreurs, notre esprit critique sur nous-mêmes.

Nos jugements, notre compréhension du monde, nos idées sur notre action.

Nos jugements sur notre action à titre individuel, mais aussi à titre collectif. Ai-je été assez forte cette année ? mais aussi, « ai-je été assez soutenue cette année » et aussi « ai-je suis suffisamment demander du soutien ? » et « comment aurions-nous pu nous rendre mutuellement plus fort.e ».

Roch hachana est le jour du jugement, il est temps d’exercer ce jugement que nous avons reçu en partage.

« mes enfants, tant que les portes de la tefila-jugement sont ouvertes, faites téchouva, car j’accepte la corruption dans ce monde » nous dit l’Eternelle.

C’est en rassemblant de l’introspection, des tefilot, que nous pouvons entrer dans les portails ouverts de la téchouva. Du changement de comportement.

Lorsque les portes s’ouvriront, nous devrons être prêts.

Préparez la monnaie chers amis ! faites les fonds de tiroir ! Participez à la collecte !

Un peu de conscience tombée derrière le frigo ? Quelques pièces de perspicacité oubliées au fond d’un tiroir ? Des mallettes entières d’introspection en petites coupures laissées par votre grand-mère au grenier ? Des valises de bonnes idées en lingot amassées par votre grand-oncle ? Des millions par chèques en blanc d’objection de consciente de votre voisine, Juste parmi les nations ? Quelques billets de naïveté bienveillante laissés par vos enfants ? Une collection de questions dérangeantes posées par vos neveux ? Un fond de résistance non violente conservé de la période de mai 68 ou un vieil héritage oublié de 1871 ?  Des héroïsmes juifs, des héroïsmes humains ? Des cœurs brisés ? Des consciences en alerte ? Je prends tout, nous en avons besoin ! Toutes les monnaies mentionnées dans le traité Roch hachana sont acceptées, vous pouvez payer en AA (Aide à Autrui) en CR (Cri de révolte), CA (Changements dans les actes), CN (Changement de Nom).

Le Saint, bénie soit-elle, a dit : « mes enfants, tant que les portes de la tefila sont ouvertes, faites téchouva, car j’accepte la corruption dans ce monde. Mais lorsque je siégerai en jugement dans le monde à venir, je ne prendrai pas de corruption comme il est dit dans les proverbes : « Il ne se laissera apaiser par aucune rançon ; il se montrera inexorable, dusses-tu prodiguer les présents. » C’est pour cela que David a dit « Tu me feras connaître le chemin de la vie, la plénitude des joies qu’on goûte en ta présence, les délices éternelles [dont on se délecte] à ta droite. » Il s’agit des 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom kippour. »

Le délai qui nous est imparti n’est pas très clair pour moi. Avons-nous jusqu’à la fin des temps ? Avons-nous seulement quelques jours, les 10 jours de téchouva ?  Et de toute façon, je ne suis pas totalement certaine que la date de la fin des temps ne soit pas avant la fin de la semaine prochaine.

En résumé : une seule stratégie, la corruption, et tout de suite !

Immédiatement, dans la boite prévue à cet effet en sortant de la synagogue, ou par carte bleue sur internet, faites vos virements dans la monnaie de votre choix, payez à votre gré, en téchouva, en téfila et/ou en tsédaka, par promesse de don sur mon site internet, je transférerai immédiatement. Espérons que cela suffira.

Chana tova oumétouka

מדרש תהלים (בובר) מזמור יז ד »ה [ה] דבר אחר

ומנין שהקב »ה לוקח שוחד? שנאמר: « ושוחד מחיק רשע יקח » (משלי יז כג) מה השוחד שנוטל מן הרשעים בעולם הזה? תשובה ותפילה וצדקה. לפיכך כתיב: « מלפניך משפטי יצא » (תהלים יז ב). אמר הקב »ה: בניי, עד ששערי תפילה פתוחין עשו תשובה, שאני לוקח שוחד בעולם הזה. אבל משאני יושב בדין לעתיד לבוא, איני לוקח שוחד, שנאמר: « לא ישא פני כל כופר ולא יאבה כי תרבה שוחד » (משלי ו לה). לפיכך אמר דוד: « תודיעני אורח חיים שובע שמחות את פניך » (תהלים טז יא) – אלו עשרת ימי תשובה שבין ראש השנה ליום הכיפורים.

Chana Tova! Bonne année 5781 + seder à télécharger, horaires et autres ressources

Bonjour à toutes et à tous!

Nous ouvrons ce soir l’année 5781.

Dans les circonstances qui sont les nôtres, plus que jamais, nous souhaitons « que se termine une année et ses malédictions, que commence une année et ses bénédictions ».

Que, cette année encore, notre force d’agir, notre soif d’apprendre, et notre amour de la vie soient à nos côtés, dans les épreuves (qu’elles soient légères) et les joies (qu’elles soient nombreuses)!

Chana Tova, à celles et ceux qui seront avec nous en « présentiel », et pensée chaleureuses à ceux qui suivront les offices en « virtuel » ou qui adapteront leurs propres pratiques dans les cercles familiaux et amicaux. Voici quelques ressources, suivis des horaires des offices.

Seder de Roch hachana à télécharger

seder-roch-hachana

Playlist autour des prières sur youtube

Prières de Tichri /// Moment de pensée et de prière, Boker-Tov/seliHot

Drachot des années passées par écrit:

Textes divers:

Inscriptions et info: secretariat-surmelin@judaismeenmouvement.org

JEM Surmelin -Offices de Roch Hachana à la synagogue Surmelin

Vendredi 18 septembre à 18h45
Samedi 19 septembre à 10h00
Samedi 19 septembre à 18h45
Dimanche 20 septembre à 10h00

Office de Kol Nidré à Olympe de Gouges 

Dimanche 27 septembre à 19h30

Offices de Yom Kippour à Olympe de Gouges 

Lundi 28 septembre à partir de 10h00 – Fin du jeûne à 20h22
Office du Souvenir à 18h15
Office de Neïla à 19h15

Boker Tov – Selihot

Boker Tov reprend demain matin, à l’occasion des seliHot… Retrouvons-nous tous les matins à 7h30 (sauf fête) sur ma chaine youtube, pour une vingtaine de minutes. SeliHot et l’essentiel de l’office, ensemble, pour accompagner nos réflexions personnelles. A demain!

lien vers ma chaine youtube, abonnez-vous pour être notifiés à chaque fois que le live commence lien vers la playlist de tous les Boker Tov depuis le 22 mars lien vers l’office de Kerem, par les différents rabbins libéraux francophones ici, tous les matins à 8h sauf chabbat et fêteslien vers la chaine youtube de JEM avec les offices du chabbat et des fêtes en live sidour sur wikitext (hébreu seulement)  sidour chabbat matin copernic,sidour chabbat matin MJLB (beaugrenelle et surmelin), sidour sfat hanechama, sidour sfat halev,

Au programme pour ce matin et les prochains jours: (translittération d’abord, hébreu ensuite) (Puis l’office sur notre lien habituel, ICI)

– ————————————- seliHot ————————————

13 Attributs Ex. 34 :6 (et Nb 14 :18) Adonaï Adonaï el raHoum véHanoun EreH apaim vérav Héssed véémet, notser Héssed laalafim, nossé avon vafécha véHata vénaké.

Vidouï Elohénou vélohé avoténou ana tavo léfanéHa téfilaténou veal titalam mitHinaténou chein anaHnou azé fanim oukéché orèf lomar léfanéha adonaï élohénou vélohé avoténou tsadikim anaHnou vélo Hatanou aval anaHnou Hatanou
Achamnou bagadnou gazalnou dibarnou dofi héévinou vehirchanou zadnou Hamasnou tafalnou chéker yaatsnou ra kizavnou lasnou maradnou niatsnou sararnou avinou pachanou tsararnou kichinou oref rachaanou chiHatnou tiavnou tainou titanou
Adon hasseliHot – Chatanu lefaneicha rachem aleinu. /// Adon haselichot, bochen levavot, goleh amukot, dover tzedakot ///Hadur benifla’ot, vatik benechamot, zocher b’rit amo, choker kelayot /// Tov oumétov labriot yodéa kol nistarot kovech avonot lovech tsedakot ///Malle zakiyut, nora tehinot, tzone’ach avonot, oneh be’etzavot

Shomer Israël
-((Chomer *2)  Israël  Chmor chéérit israël *2) /// (veal yovad *2) Israël haomrim béHol yom chéma Israël
-((Chomer *2)  Goy éHad Chmor chéérit Goy éHad *2) ///(veal yovad *2) Goy éHad haomrim béHol yom adonaï élohénou adonaï éHad
-((Chomer *2)  Goy Kadoch Chmor chéérit Goy Kadoch *2)/// (veal yovad *2) Goy Kadoch haomrim béHol yom kadoch kadoch kadoch
-((Chomer *2) Goy Rabba  Chmor chéérit Goy Rabba *2) ///(veal yovad *2) Goy Rabba haomrim béHol yom amen yéhé chémé rabba

– ————————————- סליחות————————————

13 Attributs Ex. 34 :6 (et Nb 14 :18)

יְהוָה | יְהוָה אֵל רַחוּם וְחַנּוּן אֶרֶךְ אַפַּיִם וְרַב חֶסֶד וֶאֱמֶת. (שמות לד, ו) נֹצֵר חֶסֶד לָאֲלָפִים נֹשֵׂא עָו‍ֹן וָפֶשַׁע וְחַטָּאָה וְנַקֵּה… (שמות לד, ז)

Vidouï

  • אלֹהֵינוּ וֵאלֹהֵי אֲבוֹתֵינוּ. תָּבוֹא לְפָנֶיךָ תְּפִלָּתֵנוּ וְאַל תִּתְעַלַּם מִתְּחִנָּתֵנוּ. שֶׁאֵין אֲנַחְנוּ עַזֵּי פָנִים וּקְשֵׁי עֹרֶף לוֹמַר לְפָנֶיךָ יְיָ אֱלֹהֵינוּ וֵאלֹהֵי אֲבוֹתֵינוּ צַדִּיקִים אֲנַחְנוּ וְלֹא חָטָאנוּ. אֲבָל אֲנַחְנוּ וַאֲבוֹתֵינוּ חָטָאנוּ:
  • אָשַׁמְנוּ. בָּגַדְנוּ. גָּזַלְנוּ. דִּבַּרְנוּ דֹּפִי הֶעֱוִינוּ. וְהִרְשַׁעְנוּ. זַדְנוּ. חָמַסְנוּ. טָפַלְנוּ שֶׁקֶר יָעַצְנוּ רָע . כִּזַּבְנוּ. לַצְנוּ. מָרַדְנוּ. נִאַצְנוּ   סָרַרְנוּ. עָוִינוּ. פָּשַׁעְנוּ  צָרַרְנוּ . קִשִּׁינוּ עֹרֶף רָשַׁעְנוּ. שִׁחַתְנוּ. תִּעַבְנוּ. תָּעִינוּ : תִּעְתָּעְנוּ

Adon hasseliHot –

  • אֲדוֹן הַסְּלִיחוֹת בּוֹחֵן לְבָבוֹת גּוֹלֶה עֲמוּקוֹת דּוֹבֵר צְדָקוֹת חָטָאנוּ לְפָנֶיךָ רַחֵם עָלֵינוּ
  • הָדוּר בְּנִפְלָאוֹת וָתִיק בְּנֶחָמוֹת זוֹכֵר בְּרִית אָבוֹת חוֹקֵר כְּלָיוֹת חָטָאנוּ לְפָנֶיךָ רַחֵם עָלֵינוּ
  • טוֹב וּמֵטִיב לַבְּרִיּוֹת יוֹדֵעַ כָּל נִסְתָּרוֹת כּוֹבֵשׁ עֲוֹנוֹת לוֹבֵשׁ צְדָקוֹת חָטָאנוּ לְפָנֶיךָ רַחֵם עָלֵינו
  • מָלֵא זְכֻיוֹת נוֹרָא תְהִלּוֹת סוֹלֵחַ עֲוֹנוֹת עוֹנֶה בְּעֵת צָרוֹת חָטָאנוּ לְפָנֶיךָ רַחֵם עָלֵינוּ
  • פּוֹעֵל יְשׁוּעוֹת צוֹפֶה עֲתִידוֹת קוֹרֵא הַדּוֹרוֹת רוֹכֵב עֲרָבוֹת שׁוֹמֵעַ תְּפִלּוֹת תְּמִים דֵּעוֹת חָטָאנוּ לְפָנֶיךָ רַחֵם עָלֵינוּ :

Shomer Israël

  • שׁוֹמֵר יִשְׂרָאֵל[1] שְׁמֹר שְׁאֵרִית יִשְׂרָאֵל[2] וְאַל יֹאבַד יִשְׂרָאֵל הָאוֹמְרִים בְּכָל יוֹם[3] « שְׁמַע יִשְׂרָאֵל »[4]
  • שׁוֹמֵר גּוֹי אֶחָד[5] שְׁמֹר שְׁאֵרִית גּוֹי[6] אֶחָד וְאַל יֹאבַד גּוֹי אֶחָד הָאוֹמְרִים[7] בְּכָל יוֹם[8]« שְׁמַע יִשְׂרָאֵל[9] יְיָ אֱלֹהֵינוּ יְיָ אֶחָד »
  • שׁוֹמֵר גּוֹי קָדוֹשׁ[10] שְׁמֹר שְׁאֵרִית גּוֹי[11] קָדוֹשׁ וְאַל יֹאבַד גּוֹי קָדוֹשׁ הָאוֹמְרִים בְּכָל יוֹם « קָדוֹשׁ קָדוֹשׁ קָדוֹשׁ »[12][13]
  • שׁוֹמֵר גּוֹי רַבָּא שְׁמֹר שְׁאֵרִית גּוֹי רַבָּא[14] וְאַל יֹאבַד גּוֹי רַבָּא הָאוֹמְרִים בְּכָל יוֹם « אָמֵן יְהֵא שְׁמֵיהּ רַבָּא »[15]

Soukot – SimHat Torah – cours demain 11h et fêtes

Bonjour à toutes et à tous!

Nous poursuivons le marathon des fêtes, avec soukot, simHat Torah, et toutes les réflexions et les joies de ces grands moments. Demandez le programme!

Demain soir, Soukot:

  • 17h45 – rencontre interreligieuse avec des chrétiens du quartier, explications sur l’aspect universel de la fête.
  • 18h45 – office de fête, très court, avec kidouch sous la souka

Lundi matin, Soukot:

  • 10h – office, hallel, cérémonie du Loulav, belle lecture du Prophète Zacharie en haftara, début de la lecture de l’Ecclésiaste, venez nombreux et prévenez-moi de votre présence si possible avec le doodle (cliquez ici)

Chabbat Hol hamoed à ne pas manquer, puis mêmes horaires la semaine prochaine pour SimHat Torah, avec un office plus long et plein de danses le dimanche soir, et la lecture de la fin et du début de la Torah le lundi matin.

Pour le cours de demain 11h à Ganénou: « Soukot, SimHat Torah, construire sa maison », nous parlerons entre autre des invité.e.s de Soukot, et l’une des feuilles de sources est disponible sur le lien suivant: meguila 14a les 7 prophetesses partiel

Retrouvez les chants de SimHat Torah sur la playlist suivante ainsi que le hallel ici et les hakafot ici.

Chavoua Tov… et Hag SaméaH!

 

puzzle soukot simhat torah

Maîtres du temps? seliHot et cours à 10h

Vous avez juste le temps de boire un petit café et de nous rejoindre!

Nous chanterons quelques seliHot en expliquant leur sens, avant de faire un court office du matin, puis de passer une heure et demie d’étude et de partage autour du calendrier juif et de ce qu’il  nous apprend de notre structuration du temps.

Bon, nous sommes d’accord, la translittération, comme ça, c’est un peu « brut ». Mais on va tout expliquer dans quelques minutes, à 10h, à Nation, alors n’hésitez pas à nous rejoindre! Par ailleurs, il existe des programmes d’étude de l’hébreu pour rentrer directement dans l’alphabet hébraïque. A partir du moment où vous pensez passer plus de dix heures à un office dans votre vie, cela vaut la peine d’utiliser ces méthodes plutôt que de se fatiguer à « apprendre la translittération ». Je dis « apprendre » car c’est vraiment un apprentissage, alors autant prendre 10 minutes par jour pendant deux semaines et entrer dans les bases de la lecture directe. Contactez-moi en répondant à cet article si cela vous intéresse (je ne publierai pas les adresses email, numéros de téléphones et noms).

Chavoua Tov! שבוע טוב

selihot et office translittération

cours ganénou roch hachana kipour

Selihot à Ganénou

  1. Adonaï hou haélohim
  2. Adonaï MéleH adonaï MalaH adonaï YmloH léolam vaèd
  3. VésalaHta laavoni ki rav hou
  4. 13 Attributs Ex. 34 :6 (et Nb 14 :18) Adonaï Adonaï el raHoum véHanoun EreH apaim vérav Héssed véémet, notser Héssed laalafim, nossé avon vafécha véHata vénaké.
  5. Vidouï

Elohénou vélohé avoténou ana tavo léfanéHa téfilaténou veal titalam mitHinaténou chein anaHnou azé fanim oukéché orèf lomar léfanéha adonaï élohénou vélohé avoténou tsadikim anaHnou vélo Hatanou aval anaHnou Hatanou
Achamnou bagadnou gazalnou dibarnou dofi héévinou vehirchanou zadnou Hamasnou tafalnou chéker yaatsnou ra kizavnou lasnou maradnou niatsnou sararnou avinou pachanou tsararnou kichinou oref rachaanou chiHatnou tiavnou tainou titanou
Véal koulam éloha seliHot slaH lanou meHal lanou Kaper lanou

  1. Avinou malkénou

Avinou malkénou Hanénou véanénou ki ein banou maassim, assé imanou tsédaka vaHessed véhochiénou.

  1. Adon hasseliHot – Chatanu lefaneicha rachem aleinu.

Adon haselichot, bochen levavot, goleh amukot, dover tzedakot

Hadur benifla’ot, vatik benechamot, zocher b’rit amo, choker kelayot

Male zakiyut, nora tehinot, tzone’ach avonot, oneh be’etzavot

  1. Chomer Israël

((Chomer *2)  Israël  Chmor chéérit israël *2)
(veal yovad *2) Israël haomrim béHol yom chéma Israël
-((Chomer *2)  Goy éHad Chmor chéérit Goy éHad *2) (veal yovad *2) Goy éHad haomrim béHol yom adonaï élohénou adonaï éHad
-((Chomer *2)  Goy Kadoch Chmor chéérit Goy Kadoch *2)
(veal yovad *2) Goy Kadoch haomrim béHol yom kadoch kadoch kadoch
-((Chomer *2) Goy Rabba  Chmor chéérit Goy Rabba *2)
(veal yovad *2) Goy Rabba haomrim béHol yom amen yéhé chémé rabba

  1. Kadich titkabal

Ytgadal véytkadach chémé raba AMEN
Béalma di vera Hirouté véyamliH malHouté AMEN
béHayéHon ouvéyoméHon ouvHayé déHol beit Israel baagala ouvizman kariv véimérou amen AMEN
yéé chemé rabba mévaraH léalam ouléalmé almaya
ytbaraH véYchtabaH véYtpaar véYtromam véitnassé véitadar véitalé véhithallal chemé dékoudécha beriH hou
lééla oulééla mikol birHata véchirata touchbéHata vénéHémata daamiran béalma véimrou amen AMEN
Titkabak Tslotéhon ouvaoutéhou déHol beit Israel kadam avouon di vichmaya véimérou amen AMEN
yé chéléma rabba min chéémaya véHaim alénou veal kol Israel véimrou amen AMEN
ossé chalom bimromav hou yaassé chalom alénou veal kol Israel véimrou amen AMEN

 

Office du matin

  1. BIRKOT hACHAHAR Ma tovou ohaléHa yaakov michkénotéHa israel (Nb 24 :5 bilam)
  2. Adon olam acher malaH bétérem kol yétsir nivra léet naassa béHeftso kol azaï méleH chémo nikra véaHaré kiHlot hakol lévado imloH nora véhou aya véhou ové véhou yiyé bétifara véhou éHad véein chéni léhamchil lo léaHbira béli réchit béli taHlit vélo haoz véhamissra véhou éli véHaï goali vétsour Hévlit béet tsara véhou nissi oumanos li ménat kossi béyom ékra béyado afkid rouHi béet ichan véaira véim rouHi géviati adonaï li vélo ira.
  3. PSOUKE DEZIMRA Halélouya halélouyé bétsiltsélé chama haléloouya halélouya bétsiltsélé téroua kol hanechama téhalel ya hallélouya   (ps 150)
  4. CHEMA ET BENEDICTIONS    barouH adonaï hamévoraH léolam vaèd
  5. kadoch kadoch kadoch adonaï tsévaot mélo kol haaret kévodo / barouH kévod adonai mimékomo (Ezechiel 3 :11)
  6. Chéma Israël adonaï élohénou adonaï éHad
  7. Mi HamoHa baélim adonaï mi kammoHa néédar bakodech nora téhilot ossé félé / adonaï imloH léolam vaèd (Exode 15 :11)
  8. AMIDA   Lédor vador naguid godléHa oulenétsaH nétsaHim kédouchatéHa nakdich
  9. Sim chalom tova ouvraHa Haim Hen vaHessed Hen vaHessed véraHamim ki béor panéHa natata lanou adonaï elohénou torat Haim véahavat Hessed outsdaka ouvraHa véraHamim véHaim véchalom
  10. Ossé chalom bimromav hou yaassé chalom alénou véal kol israel véimérou amen
  11. FIN    Ein k élohénou Ein k adonénou Ein k émalkénou Ein k émochiénou / mi / nodé / barouH / ata hou

autres ressources: texte de seliHot (PDF)

Ouvrez-vous, portes du monde! Séou chéarim à Kipour

Nous aimons joindre le geste à la parole. Lorsque nous ouvrons les portes du Aron hakodech, ארון הקודש, de l’Arche de la Torah, nous joignons à ce geste une parole tonitruante: « Ouvrez-vous, portes du monde! ».

Pendant les seliHot, à Roch hachana, à Yom Kipour, nous concentrons toute notre volonté sur le désir de changement, en nous-mêmes, et pour un monde meilleur. Et nos efforts et nos souhaits se libèrent à quelques moments phares, lorsque nous espérons la réussite de notre travail. Nous souhaitons que  » s’ouvrent les portes ». Le dernier moment concerné est celui de Néila, juste avant que Kipour ne se termine, juste avant que « les portes ne se referment ». Mais tout au long du mois de Eloul et de Tishri, nous chantons avec enthousiasme notre espoir dans le chant « séou chéarim », au moment de la sortie de la Torah, les deux matins de Roch hachana et le matin de Kipour.

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Ecouter sur you tube sur ce lien

Ouvrez-vous, Portes du monde ! Pour que le Roi de Gloire puisse entrer !

On pourrait avancer la théorie que nous sommes tous plus ou moins mégalomanes. Comme le dit l’homme éméché : « Je suis maître de moi comme de l’univers ! ». Nous ne sommes pas maîtres de l’univers, et nous devons même lutter pour être maîtres de nous-mêmes. « Qui est le fort ? -interrogent les chapitres des pères- Celui qui se conquiert lui-même ! ». C’est ce que nous tentons de faire à Kipour : Contenir nos instincts. Le jeûne est l’une des façons de pratiquer cette maitrise et d’affirmer qu’autre chose que notre propre confort peut animer nos actes. Et puisque nous ne sommes pas les maîtres du monde, nous pouvons néanmoins essayer de contribuer à la rendre meilleur. Ainsi, nous clamons : « Qu’entre le Roi de Gloire ! » Pour certains, c’est peut-être Dieu lui-même qui prend sa place parmi nous alors que nous sortons la Torah. Pour d’autres, c’est une invocation à faire entrer en nous-même les plus hautes valeurs, celles qui font notre gloire lorsque nous réussissons à les atteindre. Ouvrez-vous, portes du monde !

Sé’ou Shéarim Rasheikhem

Véhinas’ou Pit-hey Olam

Veyavo Melekh Hakavod

Veyavo Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Adonay Izouz Veguibor Adonay Guibor

Guibor Milhama

 

Sé’ou Shéarim Rasheikhem

Ousé’ou Pit-hey Olam

Veyavo Melekh Hakavod

Veyavo Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Zé Melekh Hakavod

Mi Hou Zé Melekh Hakavod

AdoNay Tsévaot Hou Mélekh

Hakavod

Hakavod Selah

Hou Mélekh Hakavod

Hou Mélekh Hakavod

Hou Mélekh Hakavod Selah

Hakavod Selah

שְׂאוּ שְׁעָרִים רָאשֵׁיכֶם

וְהִנָּשְׂאוּ, פִּתְחֵי עוֹלָם

וְיָבוֹא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

וְיָבוֹא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

אֲדֹנַי עִזּוּז וְגִבּוֹר אֲדֹנַי

גִּבּוֹר מִלְחָמָה

 

שְׂאוּ שְׁעָרִים רָאשֵׁיכֶם

וּשְׂאוּ, פִּתְחֵי עוֹלָם

וְיָבֹא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

וְיָבֹא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי הוּא זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי הוּא זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי הוּא זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי הוּא זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

מִי הוּא זֶה מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

אֲדֹנַי צְבָאוֹת הוּא מֶלֶךְ

הַכָּבוֹד  סֶלָה

הוּא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

הוּא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד

הוּא מֶלֶךְ הַכָּבוֹד סֶלָה

הַכָּבוֹד סֶלָה

 

 

Autres liens:

Seu Shearim http://www.zemereshet.co.il/song.asp?id=3704 Séou Shéarim + phonétique

Amida Tishri Amida complète 4p 

Adon Olam http://www.piyut.org.il/tradition/132.html?currPerformance=148 Adon’ Olam, partition originale

El Nora Alila El Nora Alila

Kadich Hassidique 

Fichiers son: cliquez ici Adon Olam: Alto, ténor, basse, soprane et baryton en cliquant sur ce lien

Ainsi que: Amida: Ledor vador, oz béyadéHa, ata véHartanou et sim chalom

 

Sommes-nous tous des passagers clandestins? (Hava Alberstein)

Qu’elle se décline au passé ou au présent, la question des réfugiés est lourde et douloureuse dans nos cœurs, elle nous questionne en tant qu’humanité sur notre capacité de solidarité et en tant que juifs sur notre capacité à  » Connaitre le cœur de l’étranger car nous avons été étrangers en pays d’Egypte ».
Les fêtes de Tichri sont celles de la solidarité, nous considérons que nous sommes jugés individuellement mais aussi collectivement, les ressources d’humanité de l’Humanité seront-elles suffisantes pour que nous puissions garder un espoir de grandir, pour que nous ayons une chance de repousser le cercle vicieux de la misère et de l’égoïsme et enclencher au contraire des cycles collaboratifs dans lesquels les intérêts des uns et des autres se rejoignent dans l’intérêt collectif?
La très belle chanson de Hava Halberstein nous accompagne dans ces questions, et nous connecte à notre besoin de sécurité et de solidarité qui fait notre condition humaine.
Il fait écho à la fois à la prière « ountané tokef » que nous disons les matins de Roch Hachana et de Kipour, aux séliHot que nous disons le matin et qui nous font prendre conscience de notre fragilité, et bien évidemment à l’histoire de Jonas, réfugié dans le ventre du poisson, qui est la haftara de l’après-midi de Kipour.

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Voyageur clandestin – Hava Halberstein/Yéhoudit Ravitz …    écoutez cette belle chanson sur you tube
נוסע סמוי
לחן: יהודית רביץ
מילים: חוה אלברשטיין

Profond dans le ventre du bateau
Dans la chaleur pesante, l’obscurité
Un homme très abattu a trouvé refuge
Rescapé d’un grand danger
En voyage vers l’inconnu
Y a-t-il un port qui l’accueillerait ?
Passant des nuits sans sommeil
Sans sourire, sans un mot
Que sera sa destinée ?Être un visage sans nom
Vivre toujours dans l’ombre
Qu’il est dur de fuir dans ce monde
S’il est découvert il sera jeté à la mer
Qu’il est dur de fuir dans ce monde

Et si toi aussi tu étais
Capitaine d’un grand navire
T’approcherais-tu de l’Etranger
Lui donnerais-tu nourriture et boisson
Un lit, quelque chose qui le couvre
Toutes ces choses interdites, mais possibles

L’être humain n’est-il pas une bête traquée
L’être humain n’est-il pas une feuille balayée par le vent
Que sera sa destinée ?

עמוק בבטן הספינה
בחום כבד בחשכה
אדם נואש מאוד מצא מחבוא
נמלט מסכנה גדולה
נוסע אל הלא נודע
היש נמל גם בשבילו
עושה לילות ללא שינה
ללא חיוך ללא מילה
מה יעלה בגורלו

להיות פרצוף בלי שם
לחיות תמיד בצל
קשה לברוח בעולם
אם יתגלה יושלך לים

קשה לברוח בעולם
ולו היית גם אתה
קברניט של אוניה גדולה
האם היית מתקרב לזר
נותן לו אוכל ומשקה
נותן מיטה ומחסה

את כל מה שאסור אבל אפשר

הלא האיש אדם נירדף
הלא האיש עלה נידף
מה יעלה בגורלו

Toute fin est un commencement (Léa Naor)

Est-ce un poème? Est-ce un chant pour enfant? Ce texte de Léa Naor nous parle des changements.
Un joli poème à lire pour soi-même ou en famille, en préparation des changements des vacances, du renouveau de l’année scolaire, et du renouveau de l’année juive.
Ce texte est également lu chez nous entre Yzkor et Néila, à la fin de l’office de Kipour, si vous souhaitez le lire avec nous à la synagogue, vous aurez l’occasion de l’entendre dans le renouveau solennel des fêtes de Tichri…

Une fin, c’est toujours un commencement
Pour un mieux ? pour un pire ?
Je n’en sais plus rien
Quelque chose de différent

Quand le chemin se termine, un sentier commence
Quand la nuit se finit c’est le jour qui s’avance
Quand se termine une heure, arrive une nouvelle heure
Quand s’arrête le savoir, alors survient l’erreur

La fin est toujours le début d’autre chose

Il y a un lendemain à chaque jour qui passe
A chaque vieux rêve succède un rêve nouveau
Quand une année prend fin, une autre la remplace
Les réponses commencent à la fin des questions

Car la fin est toujours le début d’autre chose

Quand le film se termine, on reprend notre vie
Quand c’est la fin des mots, alors les chants s’élèvent
Quand une musique s’arrête, une nouvelle s’épanouit
Quand les chants cesseront, parler prend la relève

Une fin, c’est toujours un commencement
Pour un mieux ? pour un pire ?
Je n’en sais plus rien
Quelque chose de différent (Traduction Floriane Chinsky)

סוף זה תמיד התחלה
הופה היי
מילים: לאה נאור
לחן: יורם צדוק

סוף זה תמיד התחלה של משהו אחר.
– טוב יותר?
– רע יותר?
– לא יודעת מה יותר.
משהו אחר.
כשהדרך נגמרת מתחיל איזה שביל,
כשהלילה נגמר אז הבוקר מתחיל,
כשנגמרת שעה, עוד שעה מגיעה,
רק בסוף הידיעה מתחילה השגיאה.
סוף זה תמיד התחלה של משהו אחר.
יש תמיד יום מחר לכל יום שעובר,
כל חלום משומש מחליפים באחר.
כשנגמרת שנה, עוד שנה מתחילה,
כל תשובה מתחילה רק בסוף שאלה.
כי סוף זה תמיד התחלה של משהו אחר.
כשהסרט נגמר החיים מתחילים,
הצלילים מתחילים כשאין כבר מלים.
כשנגמור את הצלילי אז נתחיל צליל אחר.
כשנגמור את השיר אז נתחיל לדבר.
סוף זה תמיד התחלה של משהו אחר.
– טוב יותר? רע יותר?
– לא יודעת מה יותר.
משהו אחר.

http://www.youtube.com/watch?v=ACa74tJVWm0

Nous ne ferons pas « Téchouva » ! Dracha de Yom Kipour

Là où ceux qui ont fait téchouva se tiennent, même les justes parfaits ne sauraient se tenir (braHot 34b).

« Les justes parfaits » ? Mais de quoi s’agit-il ? Pour m’aider à comprendre, je propose une petite expérience, j’aimerais que les justes parfaits de l’auditoire se lèvent : oh, il n’y en a pas ! Alors à quoi sert cette phrase ?

Nous voyons que la perfection n’existe pas. Et que même si elle existait, ce n’est pas elle qui aurait les honneurs. C’est au contraire le désir de nous améliorer qui est mis en valeur. L’essentiel, comme le dit Rabbi NaHman de bratslav, c’est la question, la chééla, et non pas la réponse, la téchouva.

« Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? ou allons-nous ? qu’attendons-nous ? Qu’est-ce qui nous attend? »

Voici les questions que le philosophe Ernst Bloch pose à l’ouverture même de son livre, « le principe espérance » en 1954.

La chanteuse-compositrice Barbara, qui nous a quittée cette année en dit autant dans l’une de ses chansons, choisie pour l’hommage national aux victimes de l’attentat du Bataclan : « pour qui, comment quand et pourquoi, contre qui comment contre quoi, c’en est assez de vos violences ! ».

Le vidouï de la prière de Néila, que nous dirons demain soir pose les mêmes questions :

Que sommes-nous, qu’est-ce que notre vie, qu’est-ce que notre bonté, notre force ?

Nous parlions à Roch Hachana de l’équilibre entre l’individu et le groupe, nous avons parlé de la tsédaka qui implique la société, nous nous tournons aujourd’hui vers l’individu.

Qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie ?

Yom Kipour nous met face à cette douloureuse question. Il peut-être tentant de la fuir.

Ernst Bloch poursuit :

Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? ou allons-nous ? Qu’attendons-nous ? Qu’est-ce qui nous attend ?

« Beaucoup en restent perplexes. Le sol vacille, ils ne savent ni pourquoi ni comment. Leur état est angoisse ; s’il se précise il devient crainte… »

Comment faire face à cette crainte ? Les antidépresseurs, les drogues, les addictions, y compris aux écrans, à l’ordinateur ou au travail prennent leur essor. De la même façon, les sectes et les extrémismes se tiennent en embuscade comme le meurtre et la jalousie étaient tapis à la porte de Caïn.

Le judaïsme de superstition  risque alors de s’emparer du judaïsme de courage.

Nous serions tentés de « faire téchouva », d’adopter des réponses toutes prêtes, au lieu de faire vraiment téchouva, de faire retour, de réfléchir, pour accéder à de nouvelles compréhensions.

Nous risquons nous tourner vers une pratique obsessionnelle au lieu nous ouvrir à des pratiques et à des sens renouvelés, en toute conscience.

« Il a fait téchouva » signifie souvent de nos jours « la table de ses parents n’est plus assez cacher, il ne fait plus la bise à sa sœur ».

Faire téchouva n’est pas se rattacher frénétiquement à un cadre solide, extérieur, dicté.

Le cadre de la sagesse juive ne doit pas nous enfermer mais nous porter.

Et dans ce chemin-là également, Ernst Bloch nous accompagne :

« Mais maintenant, sans plus tenir compte des artisans de la peur, c’est un sentiment plus digne de nous qu’il est temps d’apprendre. Il s’agit d’apprendre à espérer. »

Espérer, c’est prendre un risque, et c’est se mettre en danger, nos espoirs peuvent se réaliser, mais ils peuvent échouer, et comment affronterons-nous la déception ?

Deux histoires illustrent deux façons d’affronter le danger.

Une histoire zen, et une histoire juive.

C’est l’histoire d’un moine boudhiste qui se promène sereinement, immergé dans ses méditations, lorsqu’il entend un rugissement, il se retourne, c’est un tigre, il court vers lui ! il le poursuit ! le moine se met à courir pour échapper au tigre, qui pourtant gagner du terrain, se rapproche, l’attrape presque mais là… Le moine sent la terre se dérober sous ses pieds, il tombe au fond d’un gouffre, essaie de se raccrocher, saisit une branche qui dépasse, c’est une vigne, elle est en train de se déraciner, elle va bientôt lâcher sous le poids du moine, il regarde, il y a du raisin, le raisin est mûr, il tend la main, admire le raisin, le porte à sa bouche, et s’écrie : « quel délicieux grain de raisin ! »

Dans l’histoire juive, c’est juste un juif lambda qui tombe dans le puits, il se raccroche à la branche et crie « à l’aide ! à l’aide » et, miracle, une voix lui répond ! « C’est moi, l’Eternel ton dieu, j’ai entendu ta voix mon fils, je suis là. Lâche la branche, je vais te rattraper ! » Alors le juif regarde vers le haut du puits et s’écrie : « y a pas quelqu’un d’autre ? »

Ces deux histoires sont des histoires juives. La première parce qu’elle met en avant la gratitude. Nous devons profiter de ce monde et de ses bénédictions. La deuxième parce qu’elle est décalée, humoristique, qu’elle cherche la survie à tout prix, et qu’elle ne croit pas aux miracles abstraits mais à l’action concrète.

Face aux questions existentielles, le puits du vide pourrait nous engloutir. Si nous sommes jetés sans préparation dans l’arène des interrogations et des craintes, nous courrons le risque qu’elles nous dévorent.

Mais jeté dans la fournaise de Nemrod, Abraham ne s’est pas consumé, balancé dans la fosse aux lions, Daniel n’a pas été dévoré, et nous de même, nous ne serons pas consumés ni dévorés par ces questions, nous leur ferons face, et nous en sortirons vainqueurs à la fin de cette journée.  Cet espace nous soutiendra, la présence bienveillante de la communauté nous portera, nos chants nous embrasseront.

Tel est le sens de toutes ces prières, de toutes ces cérémonies qui nous accompagnent dans le voyage de 25 heures que l’on nomme Yom Kipour.

Le texte des prières évoque les qualités de dieu. Pas pour le flatter ou pour nous rabaisser, mais pour appeler en nous-mêmes ces qualités ! Pour nous en saisir et nous appuyer sur elles pour remonter du puits, comme le dit rabbi yéhouda halévi.

Le texte des prières évoque nos fautes. Pas pour nous humilier, mais pour affirmer l’humanité de nos sentiments, et pour permettre l’expression émotionnelle nécessaire au changement, comme le dit le rav Soloveitchik.

La téchouva n’est pas une invitation à rentrer dans le rang, mais un encouragement à oser être nous-mêmes, briser les entraves et les limitations, comme le dit le rav Kook.

Le vidoui, l’aveu des fautes ne prouve pas que nous sommes coupables, mais que nous sommes courageux et déterminés à nous rendre meilleurs comme le dit Rech Lakich : la téchouva nous permet de transformer nos erreurs en mérites.

Ce courage nous délivre de la chape des apparences qui nous oblige à toujours faire semblant, à toujours nous justifier, à ne jamais être aimés pour ce que nous sommes réellement. Ce courage contribue à délivrer le monde du dictat de la perfection, cette illusion qui nous rend passifs et fait de nous des robots.

Cette année, nous avons été courageux. Nous sommes montés sur la téva pour célébrer notre Bar ou Bat Mitsva, et pris des risques. Nous sommes montés sur la téva pour dire le Kadish à la mémoire de nos proches disparus. Nous nous sommes engagés dans des démarches de conversion et de régularisation d’identité et pris le risque d’être rejetés. Nous avons décidé de nous marier, ou de mettre un enfant au monde. Nous avons changé de carrière, ou mobilisé le courage de rester dans notre métier. Nous avons pris toutes sortes de risques qui nous ont obligés à murir, à évoluer, à faire téchouva, à répondre à l’appel de la vie. Prenons un petit instant pour y penser, puis un petit instant pour partager l’un de ces défis dont nous sommes fier.e.s avec notre voisin ou notre voisine.

Selon Rabbi Abahou, Dieu a créé la téchouva avant d’avoir créé le monde, il a créé le principe espérance, le potentiel de la liberté et c’est cela qui donne un sens à nos existences.

Cette liberté n’a pas de limites, et lorsque nous aurons fait téchouva, nous aurons gagné l’occasion… de faire téchouva à nouveau. Lorsque nous aurons de nouveaux outils de liberté, nous comprendrons quels autres outils nous pourrons mettre en œuvre, et nous irons, à nouveau, les chercher, ajoutant indéfiniment des qualités et des courages futurs à nos qualités et à nos courages présents, la téchouva est un processus permanent, comme le dit rabbi naHman de Bratslav, et nous pouvons être fiers de partir cette année encore à la recherche du meilleur de nous-mêmes.

 

La relation entre nous et le transcendant devrait être une relation d’amour et de passion. L’amour a besoin de surprise. Faisons téchouva.

La téchouva n’est pas la réponse, mais la question.

La téchouva n’est pas la soumission, mais la responsabilité.

La téchouva n’est pas le retour au rituel, mais l’accès, à travers le rituel, à des dimensions imprévues.

Faire téchouva, c’est surprendre Dieu et plus important encore peut-être, c’est me surprendre moi-même.

Alors que tous ceux et toutes celles qui ont fait téchouva cette année, qui ont fait face aux défis de leur vie, de leur mieux, se lèvent en cet instant.

Et répétons-le : là où ceux qui ont fait téchouva se tiennent, même les justes parfaits ne sauraient se tenir.

Nous avons fait de nombreuses téchouvot. Soyons-en fiers aujourd’hui. Et puissions-nous avoir la chance de nous tenir ici, l’année prochaine, grandis encore davantage par les défis que nous aurons relevés cette année.

Gmar Hatima tova à chacun et à chacune.